Conférence prononcée le 26 juin 1965 devant l'Assemblée annuelle des anciens auditeurs du Collège de l'Otan au cours de laquelle l'auteur expose sa conception de la défense de l'Europe et de l'emploi des armes nucléaires.
Opinion sur la théorie stratégique de la « flexible response »
Il n’est pas aisé d’exposer succinctement, devant quelque auditoire que ce soit, les problèmes de la « flexible response », car si celle-ci est définie suivant les termes du Général Maxwell Taylor comme « le besoin d’avoir une capacité de réagir dans tout le spectre des attaques possibles », ces problèmes englobent par là même la totalité de la stratégie moderne. Stratégie qui doit malheureusement se concevoir à peu près en partant de zéro car les ordres de grandeur extraordinaires des puissances destructrices des nouvelles armes nucléaires interdisent pratiquement tout recours à l’extrapolation des leçons dérivant de l’étude des équilibres et des ruptures d’équilibre des guerres du passé même le plus récent, à l’exception du cas où par une sorte de consentement mutuel entre les adversaires il arriverait que des armes conventionnelles soient seules mises en jeu.
Mais l’exposé de ce qu’il pense de la « flexible response » est pour le Chef d’État-Major des Armées Françaises encore plus délicat devant un auditoire composé d’officiers des différentes puissances de l’Alliance Atlantique, car le fait que la France est souvent présentée comme étant, pour des raisons politiques, résolument opposée à la théorie de la « flexible response », le met a priori, en apparence au moins, dans cette assemblée, dans la désagréable situation d’un des rares opposants à une théorie très généralement à la mode.
Je suis cependant, après tout, heureux de pouvoir expliquer devant vous ma conception en matière de « flexible response », car je pense pouvoir vous démontrer facilement :
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