La politique britannique en Arabie : genèse et évolution
Si, aujourd’hui, la question d’Aden et de l’Arabie du Sud se pose, pour la Grande-Bretagne, avec tant d’acuité, c’est apparemment en raison des événements du Yémen. Les faits dramatiques dont ce pays a été le théâtre, et les répercussions qu’ils ont eues dans l’ensemble du monde arabe, ont amené le gouvernement britannique à prendre, pour sa base-vigie de la mer Rouge, des mesures d’urgence, dont les conséquences insuffisamment prévues ont à leur tour provoqué d’amples développements et de nouvelles et graves difficultés : un examen d’ensemble des positions britanniques dans cette région du monde a paru indispensable.
Considérer les choses sous ce seul aspect, strictement local, amènerait cependant à en prendre une vue trop étroite.
La politique britannique dans l’Arabie du Sud se rattache, en réalité, à un cycle de préoccupations très amples et ressenties de longue date. En même temps qu’elle utilise des formules si longuement éprouvées qu’elles peuvent parfois sembler désuètes, elle exprime des attitudes en quelque sorte classiques, dont elle constitue peut-être l’ultime témoin. Ses motifs, ses modalités, et les perspectives que sa poursuite ou son renouvellement semblent ouvrir, ne se peuvent pleinement apprécier que si elle est replacée dans la longue chaîne des actions politiques britanniques du dernier demi-siècle en Orient, dont elle figure le maillon terminal. Ce maillon sera-t-il l’inutile ou gênant appendice d’un outil démodé, ou pourra-t-il devenir la solide amorce de quelque nouvel aménagement ?
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