Le budget des Armées
Un mélange de résultats et de décisions, à la fois un fait et un acte, c’est ce qu’est tout budget, celui des Armées comme les autres. Le budget résulte de tout un passé, parfois très ancien, comme l’existence de telle infrastructure, de telle tradition administrative, de telle législation, parfois récent, comme les conséquences sur les paiements des engagements effectués au cours des années précédentes. Le budget est en même temps un ensemble de décisions dans la mesure où, à l’occasion de sa préparation et de son vote, l’administration, le gouvernement et le parlement sont amenés à choisir et à trancher.
On peut être tenté de dire qu’il faut que le budget soit le moins possible un résultat, c’est-à-dire un fait passif, et qu’il soit le plus possible un acte à propos duquel l’État décide. Ceci est largement vrai, mais doit être nuancé car il pourrait en résulter une remise en question, chaque année, des projets élaborés, une absence de plans à long terme et finalement un pouvoir trop grand attribué aux financiers. Sans doute ceux-ci sont-ils d’autant plus puissants que la situation financière est plus difficile ; mais il ne faut pas qu’ils puissent abuser de cette commodité. Mais il reste vrai que le rôle des responsables du budget est de faire apparaître clairement les données financières et de contribuer, pour ce qui dépend d’eux, à permettre aux gouvernants de faire leurs choix en connaissance de cause.
Ce double aspect du budget apparaît si on examine le poids global du budget militaire puis le contenu de celui-ci. Mais il faut répondre d’abord à une question qui peut paraître superflue : qu’est-ce que le budget des Armées ?
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