Géopolitique et Géostratégie
Dans les sombres jours de juin 1940, les murs de nos villes étaient encore couverts d’une affiche apposée — sans nul doute — par les services officiels d’action psychologique. Elle représentait une carte du monde avec : en noir, l’Allemagne ; en rouge, les territoires de l’Union Française et du Commonwealth britannique, et portait en légende : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts ».
Le déroulement des événements donnait alors à ce slogan géopsychologique un caractère de poignante ironie auquel on ne pouvait s’empêcher de penser lorsque le nouveau chef du Gouvernement déclarait : « Je hais ces mensonges qui nous ont fait tant de mal… » et ajoutait : « Tournons-nous vers la terre de nos ancêtres, elle ne ment pas… ». Au même moment, une autre voix française, outre-Manche, lançait un appel — devenu historique — dont un passage nous ramenait à l’affiche géostratégique en question puisqu’il prophétisait : « Il existe dans le monde des forces immenses… qui ne sont pas encore entrées en action… un jour ces forces se rassembleront et remporteront la victoire… ». Ce qui devait se réaliser… quatre ans plus tard !
Ce « cas concret » nous paraît illustrer le danger d’une figuration géopolitique et géostratégique simpliste — tant du point de vue des véritables éléments de la situation que de celui de l’effet psychologique escompté — à une époque où les problèmes mondiaux — et en particulier ceux de Politique et de Stratégie, qui les embrassent tous, à l’échelon le plus élevé — deviennent d’une complexité de plus en plus grande.
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