Le Centre spatial guyanais
Le 14 avril 1964, le Général de Gaulle, en Conseil restreint, décidait la création d’un champ de tir spatial (C.S.G.) dans le département de la Guyane française et en confiait, naturellement, la réalisation au Centre National d’Études Spatiales (C.N.E.S), organisme civil responsable de la politique spatiale française.
Ainsi se trouvait résolu le problème posé au C.N.E.S., dès son origine (début 1962) par l’abandon du champ de tir d’Hammaguir, prévu aux accords d’Évian pour le milieu de 1967. Le champ de tir militaire des Landes orienté vers l’Ouest ne pouvait convenir. Des études approfondies avaient été faites par le C.N.E.S. pour déterminer la meilleure zone de lancement possible. Si le projet d’installation près de Perpignan fut vite abandonné, toutes les possibilités d’implantation dans la zone équatoriale furent examinées. La Guyane française fut finalement retenue (voir carte ci-après). Les raisons de ce choix sont essentiellement au nombre de trois :
— Le C.S.G., à 5° latitude nord, a une ouverture de 140° qui permet les tirs vers l’Est et les tirs polaires. Sa position équatoriale accroît considérablement les possibilités de mise en orbite et facilite les opérations de rendez-vous.
— Compte tenu de la latitude, le climat est relativement favorable. L’insolation est convenable ; elle est supérieure à celle de Paris et à celle de Biscarosse et inférieure à celle de Perpignan et à celle de Colomb-Béchar. Même durant la saison des pluies (décembre à juin), les averses sont suivies de périodes égales de beau temps. Mais le fait le plus important est que la Guyane est en dehors de la zone des cyclones et des séismes.
— La Guyane est peu peuplée : 35 000 habitants environ dont plus de 20 000 à Cayenne. Il s’agit d’une population très attachée à la France et très désireuse de participer à une grande œuvre technique. Le faible peuplement est favorable à l’implantation d’une base de lancement et limite les problèmes de sécurité.
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