À travers les revues - L’affaire du Sud-Ouest africain
L’affaire du Sud-Ouest africain illustre de façon frappante la difficulté de résoudre, par des voies de droit, les discussions internationales. Les principes les plus nobles de la morale la plus exigeante, les intérêts politiques les plus respectables, les considérations économiques les plus matérielles mais aussi les plus nécessaires à la vie quotidienne s’y trouvent mêlés aux thèses juridiques les plus subtiles. Après de longues années de discussions, de plaidoiries, d’arrêts, d’avis les plus divers, l’état de fait subsiste : la République d’Afrique du Sud continue d’administrer le Sud-Ouest africain comme s’il était une de ses provinces ; les hommes continuent à vivre dans l’état varié et variable de leur condition ; le monde, aux prises avec d’autres problèmes, laisse celui-là sans solution, faute de pouvoir en trouver une qui serait satisfaisante pour tous. Il ne semble même pas que le temps, dont on dit qu’il met un terme à tout, travaille pour hâter le moment où la question, pendante depuis tant d’années, pourra être enfin considérée comme réglée. L’arrêt rendu par la Cour Internationale de Justice de La Haye, le 18 juillet 1966, a donné naissance à de nombreux commentaires. Nous ne retiendrons ici que ceux qu’expriment MM. Ernest A. Gross, dans un article paru dans la revue américaine « Foreign Affairs » du mois d’octobre 1966 (1) et Paul Giniewski, dans un livre tout récemment publié (2).
Ernest A. Gross, qui fut autrefois adjoint au représentant des États-Unis à l’O.N.U., a été, au cours de ces dernières années, conseiller juridique du Liberia et de l’Éthiopie dans l’instance ouverte par ces deux pays contre l’Afrique du Sud, devant la Cour de Justice. Paul Giniewski s’est fait connaître par de nombreux ouvrages dont plusieurs avaient pour sujet des problèmes de l’Afrique du Sud. On peut donc faire confiance à la compétence de ces deux auteurs, dont le premier est resté dans le domaine du Droit et le second a voulu donner à son œuvre plus de chaleur et de vérité humaines.
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