Cet article est tiré de l’ouvrage Les Derniers Cuirassés de l’auteur, chez France-Empire.
La fin du système d’arme navale cuirassé
L’annonce de la prochaine « remise aux Domaines », pour vente aux démolisseurs, du cuirassé Richelieu, hier encore « le plus beau fleuron de la Marine française », au combat et dans l’après-guerre — sort qui ne saurait tarder à frapper son frère cadet le Jean-Bart — nous incite à méditer sur l’origine, l’évolution et la fin du « système d’arme » qui, pendant un siècle, a servi de barème incontesté en matière de puissance navale.
Une double initiative française
Le système d’arme naval « cuirassé » n’a fait que prolonger, jusqu’à sa fin actuelle, celui du « bâtiment de ligne » (1) né à la fin du XVe siècle, lorsque les progrès techniques permirent de mettre « en batterie », de chaque côté de navires atteignant un tonnage d’une centaine de tonnes, un nombre de plus en plus grand de canons, tirant par des sabords, donc perpendiculairement à l’axe. D’où la nécessité, pour leur permettre de combattre en groupe, de les ranger en « ligne » de file, en tenant l’adversaire par le travers.
On peut admettre que la première « génération » du système d’arme naval stratégique « bâtiment de ligne à voiles » a été représentée par les plus grosses caravelles des découvreurs-conquistadores maritimes, avec leurs quatre bombardes de chaque bord et un rayon d’action planétaire.
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