Le Conseil supérieur et la fonction militaire
Un projet de loi portant création et organisation d’un Conseil supérieur de la fonction militaire a été déposé en novembre 1968 sur le bureau de l’Assemblée Nationale. Il s’agit là de l’une des pièces maîtresses d’une œuvre de longue haleine, qui intéresse au premier chef aussi bien les armées envisagées comme institution étatique et comme corps social, que les personnels militaires considérés en tant qu’individus.
Œuvre de longue haleine, car la prise de conscience de la nécessité de refondre la fonction militaire remonte déjà, à tout le moins, à plusieurs lustres, tandis que la dernière décennie a vu se dérouler les travaux successifs de plusieurs commissions ou groupes de travail.
Pièce maîtresse d’une œuvre, parce que — la suite de cet article y reviendra — si le Conseil supérieur de la fonction militaire ne constitue qu’un des éléments de la condition des personnels militaires, il est conçu comme une des pierres d’angle de l’édifice. Œuvre intéressant aussi bien les armées que les divers personnels militaires, car la recherche d’une efficacité toujours plus grande des forces semble, dans le contexte actuel, pouvoir largement s’appuyer sur l’amélioration des rapports humains. Si l’on ajoute que la mise sur pied d’un Conseil supérieur de la fonction militaire suscite un vif intérêt, non seulement dans les armées, mais aussi à l’extérieur de celles-ci, en particulier au Parlement, dans certaines grandes administrations civiles et dans les groupements d’anciens militaires, il peut apparaître profitable d’essayer de dégager les grandes lignes du projet en cause.
Il reste 95 % de l'article à lire