L'auteur de cet article est un syndicaliste particulièrement averti des problèmes de défense : secrétaire général de la Fédération Transports de Force ouvrière, il est en effet un ancien auditeur de l'IHEDN (17e session). C'est également devant les auditeurs de cet Institut qu'il a prononcé, le 28 avril 1968 — la date vaut la peine d'être soulignée — une conférence, dont il reprend ici le thème et où il signalait les dangers de l'action de certaines centrales syndicales notamment de celles qui, en France, à la différence d'autres démocraties occidentales, parviennent mal à se libérer de deux tentations extrêmes et alternées : d'une part une défense des intérêts des travailleurs limitée à l'aspect le plus étroit des avantages matériels, et d'autre part une conception romantique et anachronique, héritée des origines du syndicalisme français, assimilant la condition du travail à une malédiction dont la libération passerait nécessairement par la révolution.
Il est normal qu'un homme engagé dans l'action, comme l'est l'auteur, traite un tel sujet sur le mode personnel et qu'il y exprime en toute liberté son opinion.