Le Liban devant la résistance palestinienne
DEPUIS le 25 avril, au Liban, le gouvernement de M. Rachid Keramé est démissionnaire. À l’heure où nous écrivons, l’ancien président du Conseil, homme d’État dont chacun reconnaît cependant le caractère, les dons de conciliateur et l’habileté, n’a pu encore reconstituer une nouvelle équipe. Les inconvénients de ce retard insolite sont, il est vrai, compensés par l’étendue des pouvoirs détenus par le président de la République, M. Charles Hélou, dont les capacités d’homme public ne sont pas moins remarquables. Néanmoins l’opinion étrangère, qui n’ignore pas le rôle essentiel joué par le Liban dans l’équilibre du Proche-Orient, s’inquiète de ce qui lui paraît être la marque, sinon d’une sorte d’incapacité gouvernementale, du moins de quelque vice des structures politiques et des institutions.
L’activité croissante de la Résistance Palestinienne, qui souhaite s’étendre plus librement sur le territoire arabe de la République Libanaise, pose en effet à cet État des problèmes particulièrement ardus, car elle met indirectement en question l’équilibre interne du pays (1). Il n’est possible d’apprécier pleinement cette situation complexe, et les éventuelles solutions qui pourraient être appliquées à ces graves difficultés, qu’après avoir considéré la nature et les motifs de la construction politique libanaise, et pesé les dangers particuliers que font courir à ce pays la coïncidence de crises extérieures et intérieures et leur fatal enchevêtrement.
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