Vocation et missions du Commissariat à l’énergie atomique (CEA)
On sait que le Commissariat à l’Énergie Atomique a été créé en 1945 par le gouvernement provisoire qui le chargeait « de prendre toutes mesures utiles pour mettre la France en état de bénéficier du développement de l’énergie nucléaire pour qu’elle puisse être utilisée dans les divers domaines de la science, de l’industrie et de la défense nationale ».
À cette époque, le C.E.A. partait pratiquement de zéro. Sa première tâche a été de créer et réunir au plus vite les moyens indispensables à l’accomplissement de sa mission : moyens humains et installations. Les tableaux annexés à cet article (1) montrent le degré de développement auquel il est parvenu à la fin de l’année 1969 au cours de laquelle il a entamé une politique de décroissance de ses effectifs en même temps que son budget suivait une évolution analogue. Cette politique sera poursuivie en 1970.
Mais maintenant encore, alors que le C.E.A. après être parvenu voici deux ans à la stabilité s’est engagé dans cette voie difficile on confond parfois volontiers la taille et les missions de l’ensemble avec les moyens spécifiques affectés à telle activité qu’on entend mettre en cause : « 30 000 personnes travaillent à la bombe ! » ou « 30 000 personnes mettent au point une filière électronucléaire contestée ». En effet, la simple constatation de ses moyens — en dehors du contexte dont ils sont la traduction chiffrée — n’a pas facilité la posture du C.E.A. vis-à-vis de l’extérieur. Bien des procès d’intention sont en effet inspirés par la taille même du Commissariat et, pour ceux qui en ont noté l’évolution sans en approfondir les causes, par le rythme exceptionnel de croissance qu’il a connu.
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