Deux semaines de la crise en Jordanie (10-23 février 1970)
Une violente crise vient de se dérouler en Jordanie. Le roi Hussein a derechef plié devant les exigences de la Résistance Palestinienne, qui accroît sa liberté d’action sur le territoire du royaume hachémite. Mais le jeune souverain, s’il perd une bonne partie de son autorité, demeure sur le trône et ne renonce sans doute pas à jouer un rôle. Quant aux organisations de fedayin, elles ont esquissé sur place une évolution qui engage peut-être l’avenir.
Cet épisode des tensions interarabes, malgré son caractère local et sa brièveté, mérite donc de retenir l’attention.
La Jordanie et la lutte armée pour la Palestine
Dès ses premiers engagements sur le sol palestinien, lors de l’hiver 1964-1965, al Fatah opère à partir du territoire jordanien. La population lui prête son concours, et tout se passe d’abord comme si l’administration du royaume fermait les yeux. Mais, le 13 novembre 1966, Israël lance un raid de représailles sur le village jordanien de Samou ; venues à la rescousse, des unités jordaniennes subissent de sérieuses pertes (1). Tout en s’efforçant de limiter les bruyantes et indiscrètes immixtions de l’Organisation de Libération de la Palestine, alors présidée par M. Ahmed Choukheiri, le roi Hussein se préoccupe d’obtenir un éventuel appui des forces de la République Arabe Unie ; à la veille de la « guerre des six jours », il scelle avec le président Gamal Abdel Nasser une réconciliation totale, et il va jusqu’à ramener lui-même, dans son royaume, le président de l’O.L.P.
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