De l'étude des phénomènes de résistance tels qu'ils se sont manifestés durant la Seconde Guerre mondiale contre l'occupant, est-il possible de dégager des éléments spécifiques communs ? Quels aspects particuliers à certaines situations convient-il de rejeter comme non caractéristiques ? Une telle recherche se propose de jeter les premiers fondements d'une méthodologie propre à l'étude des problèmes de résistance. Elle peut, à condition d'en user avec prudence, éclairer l'attitude prospective du stratège lorsqu'il envisage les éventualités dans lesquelles une nouvelle résistance pourrait avoir à jouer.
Dans l'essai qui suit les auteurs, un professeur d'histoire à l'École supérieure de Guerre, le commandant Witold Zaniewicki, et l'un de ses assistants à ce poste durant son service militaire, Roland Étienne, maintenant assistant à Paris-Nanterre, se proposent seulement de provoquer la réflexion et d'indiquer quelques directions de recherche. Ils n'ignorent pas la complexité de ces problèmes dans lesquels l'élément politique joue un rôle primordial et où l'on ne peut ignorer les enseignements d'un passé récent. Il va sans dire que les auteurs gardent l'entière responsabilité de leurs jugements et qu'ils n'engagent en rien les instances responsables en cette matière.