Les sciences humaines sont à l'ordre du jour, et tout particulièrement la sociologie. Si certains esprits contestent que l'homme et la société puissent jamais, comme la matière, faire l'objet d'une science, d'autres, plus nombreux, soutiennent que rien ne s'oppose à l'acquisition progressive d'une connaissance proprement scientifique des comportements, individuels ou collectifs. Quelle que soit la position adoptée dans ce débat, force est de constater que la curiosité publique est aux aguets. Un sondage tout récent effectué parmi les lecteurs de notre revue a confirmé cet intérêt : les sciences humaines se placent au premier rang des questions qu'ils désirent voir traiter.
Or depuis 1963, l’État-Major des Armées dispose d'un organisme, le Centre d’études de Sociologie militaire, dont la mission essentielle est d'apporter au Commandement des éléments objectifs de décision en ce qui touche les facteurs humains. Ce centre travaille en liaison étroite avec les organismes spécialisés que chaque Armée a chargés d'études semblables. L'auteur, directeur de ce Centre, expose la place et le rôle des sciences sociales dans les Armées. La voie sera ainsi tracée pour examiner ultérieurement certaines de leurs applications.