Politique et diplomatie - Malte, l’indépendance et l’Otan
Sur le plan militaire, comme sur le plan politique, la Méditerranée continue d’être un objet de préoccupation. Sur le plan militaire, les chancelleries relèvent les proportions qu’a prises la puissance navale soviétique en Méditerranée. Si elles discutent de la signification qu’il convient de prêter au traité d’amitié et d’assistance conclu en mai dernier entre l’Union Soviétique et l’Égypte, elles ne peuvent qu’enregistrer l’importance quantitative et qualitative de l’engagement soviétique dans l’appareil de défense égyptien.
Sur le front politique méditerranéen, plusieurs données nouvelles méritent d’être signalées. Avant tout, l’amélioration des relations franco-algériennes. Ceux qui avaient cru pouvoir saluer l’enterrement de la politique de coopération entre la France et le Maghreb — et plus généralement les pays arabes — à la suite de la crise provoquée au mois de février par le différend entre le gouvernement algérien et les compagnies pétrolières, s’étaient trompés. Ces difficultés, comme il était possible de le prévoir, ne constituaient qu’une vicissitude passagère dans une orientation politique à long terme, fondée sur l’intérêt réciproque des deux partenaires. En ce qui concerne la France, M. Pompidou l’a rappelé à Toulon le 19 juin, sa politique en Méditerranée est dictée par l’intérêt qu’elle conserve à l’égard de l’Afrique du Nord et plus généralement de l’Afrique et du monde arabe.
En second lieu, le blocage de la négociation sur le Moyen-Orient — y compris une négociation de « démarrage » pour la réouverture du canal de Suez — n’exclut pas un remue-ménage diplomatique à Jérusalem comme au Caire. On peut penser que les États-Unis s’efforceront dès que possible de normaliser leurs relations avec Le Caire. Quant à l’Union soviétique, elle aurait, selon certains, effectué des sondages en prévision d’un éventuel rétablissement des relations diplomatiques avec Israël. Sans doute ces rumeurs ont été démenties de part et d’autre. On peut cependant imaginer que si la situation actuelle doit se prolonger sans reprise des opérations militaires, Jérusalem comme Moscou, auront intérêt à renouer les lignes de communication officielles, même en l’absence d’un début de règlement par étapes.
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