Maritime - Marine soviétique : entrée en service de nouveaux types de bâtiments - Marine britannique et marine canadienne : nouveaux escorteurs - Marine française : premiers essais du Terrible
Marine soviétique : entrée en service de nouveaux types de bâtiments
La marine soviétique vient de s’enrichir de deux bâtiments d’un type nouveau. Il s’agit d’abord d’un destroyer lance-missiles qui a été baptisé Krivak par l’Otan et ensuite d’un ravitailleur d’escadre, le Boris Chilikin.
Le premier, dont les principales caractéristiques sont rappelées dans le tableau ci-après, est à vocation principalement antisurface en raison de ses 4 missiles SSN-10 de 40 km de portée. Il faut toutefois noter qu’il est, comme les croiseurs porte-hélicoptères du type Moskva, doté d’un sonar remorqué. L’installation d’un sonar de ce type sur les nouvelles unités est un indice certain que les Soviétiques portent désormais plus d’intérêt que précédemment à la détection sous-marine et donc à la lutte ASM. Ce Krivak pourrait être le prototype d’une nouvelle classe de grands destroyers destinée à prendre la suite des superbes escorteurs de 4 500 tonnes du type Kashin qui, au nombre d’une bonne quinzaine, constituent actuellement l’élément le plus moderne dans cette catégorie de bâtiments. L’apparition du Krivak comme la construction en cours de plusieurs grands croiseurs du type Kresta II montrent que l’URSS continue à développer sa flotte de haute mer.
Mais beaucoup plus intéressant peut-être que le Krivak, est le ravitailleur Boris Chilikin car il est la première manifestation de la construction de cette flotte logistique de haute mer analogue à celles que possèdent l’US Navy et la Royal Navy, à laquelle s’attendaient tous les spécialistes des questions navales car elle faisait jusqu’à présent cruellement défaut à la marine soviétique et limitant dans une grande mesure sa liberté d’action. Le Boris Chilikin est un ravitailleur polyvalent de 15 000 à 20 000 t équipé de dispositif de transfert à la mer en marche et à couple de combustibles divers et de charges lourdes y compris des munitions et des missiles.
Marine britannique et marine canadienne : nouveaux escorteurs
Les prototypes de deux nouvelles classes de bâtiments légers de surface destinés à la Royal Navy ont été mis à l’eau récemment. Il s’agit d’une part de la frégate Amazon qui a été lancée le 26 avril 1971 et du destroyer lance-missiles Sheffield qui l’a été le 10 juin 1971. L’Amazon est une frégate anti-sous-marine de 2 500 t propulsée par turbines à gaz, construite sur plans privés, que la Royal Navy a commandée dans le but d’en faciliter la vente à l’étranger. Trois autres unités du même type sont en construction et deux autres sont prévues. Le Sheffield, qui est lui aussi propulsé uniquement par turbines à gaz, est un destroyer à vocation antisurface et antiaérienne. Deux bâtiments identiques viennent d’être commandés et deux autres sont en construction pour le compte de la marine argentine.
La construction en série des Amazon et des Sheffield montre que la Royal Navy continue, tout en poursuivant un magnifique programme de Sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) (1), de porter un grand intérêt à sa flotte de surface.
La marine canadienne poursuit également la modernisation de sa flotte d’escorteurs. Deux destroyers de 4 200 t ASM, le Huron et l’Algonquin, ont été lancés en avril dernier. Ils font partie d’une classe de quatre bâtiments propulsés par turbines à gaz, les deux autres, l’Iroquois et l’Athabaskan étant en achèvement à flot. Leurs caractéristiques sont comme celles des Krivak et des bâtiments britanniques rappelés dans le tableau ci-après.
Pays |
Grande-Bretagne |
Canada |
URSS |
|
Types |
Sheffield |
Amazon |
Iroquois |
Krivak |
Vocation principale |
Antisurface |
ASM |
ASM |
Antisurface/ASM |
Tonnage pleine charge (tpc) |
3 600 t |
2 500 t |
4 200 t |
3 800 t |
Appareil propulsif |
2 turbines à gaz de vitesse 2 turbines à gaz de croisière |
2 turbines à gaz de vitesse 2 turbines à gaz de croisière |
2 turbines à gaz de vitesse 2 turbines à gaz de croisière |
turbines à gaz |
Vitesse maximale |
28 nœuds |
34 nœuds |
30 nœuds |
30 nœuds |
Distance franchissable |
4 500 N/18 nœuds |
4 000 N/17 nœuds |
4 500 N/18 nœuds |
5 000 N/17 nœuds |
Armement |
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a) missiles : |
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antiaériens |
1 système Sea Dart à moyenne portée |
2 SACP Sea Cat |
2 SACP Sea Sparrow |
2 SACP |
surface-surface |
4 MM38 Exocet |
? |
Néant |
4 SSN-10 |
b) artillerie |
1/114 |
1/114 |
1/127 |
4 76 (II X 2) |
c) ASM |
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Armes du bord |
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6 Tube lance-torpilles |
6 TLT – 1 mortier |
8 TLT – 2 lance-roquettes |
Hélicoptères |
1 WG.13 Lynx |
1 WG.13 |
2 SH-3 Sea King |
Néant |
Sonars |
1 de coque à basse fréquence |
1 de coque à basse fréquence |
1 de coupe et 1 remorqué à basse fréquence |
1 de coque et 1 remorqué, sans doute à basse fréquence |
Nota : SACP : Système de missiles surface-air à courte portée (– 10 000 m).
On notera que l’armement ASM principal de ces bâtiments est constitué par deux hélicoptères lourds Sikorsky SH-3 Sea King porteurs à la fois d’armes-torpilles ou grenades et d’un sonar pour la détection du sous-marin. Ces hélicoptères pourraient être soit utilisés en écran dans la zone où l’on suppose la présence de sous-marins soit envoyés sur un contact détecté par les sonars du bord. Par contre, le Westland WG.13 Lynx embarqué sur les navires britanniques n’est qu’un porteur d’armes doté cependant de la possibilité de classifier un contact (2) détecté par les sonars du bâtiment.
Marine française : premiers essais du Terrible
Notre deuxième sous-marin nucléaire lance-missiles (SNLE) Le Terrible qui était entré en armement pour essais au début de septembre 1970 a effectué au début de juillet sa première plongée statique devant Cherbourg, suivie quelques jours plus tard par sa première plongée en route libre. Mis sur cale en juin 1967, Le Terrible avait été lancé le 12 décembre 1969. Il doit en principe être opérationnel l’an prochain.
Le 3e sous-marin de la série, Le Foudroyant, mis en chantier en janvier 1970 sera lancé au début de 1972. ♦
(1) Cinq SNA sont déjà en service et quatre autres en construction. Un dixième serait commandé prochainement et il est envisagé d’en construire un total de 18, programme à réaliser d’ici 1982.
(2) C’est-à-dire déterminer s’il s’agit d’un écho provenant ou non d’un sous-marin.