La promotion internationale du Tiers-Monde est, à n'en pas douter, l'un des traits majeurs du monde issu de la Seconde Guerre mondiale. Mais la décolonisation a posé plus de problèmes qu'elle n'en a résolus, et les pays qu'elle a concernés se sont trouvés placés brutalement devant des responsabilités auxquelles ils n'avaient pas été préparés. Les uns les ont abordées en adoptant une attitude de rejet à l'égard des anciens protecteurs qui, si elle permettait de masquer la démagogie politique, ne préparait aucune solution sérieuse. D'autres les ont affrontées au contraire avec le souci de préparer l'avenir : ce fut notamment le cas du Sénégal. L'auteur, Directeur général de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, vient d'y effectuer un voyage d'étude, dont il présente quelques conclusions dans l'article que nous soumettons à l'attention de nos lecteurs. Nul n'ignore que le président Léopold Sedar Senghor est « le » grand poète africain du XXe siècle, et que par l'intermédiaire de la poésie, il a voulu insérer la négritude dans les composantes d'un humanisme moderne. Il est aussi un homme qui reste fermé au ressentiment. Aussi bien l'exemple que donne le Sénégal, tel qu'il est présenté ici, est-il particulièrement précieux.