Le monde depuis 1945 - Tome I : Les pays riches et la troisième révolution industrielle ; Tome II : Les pays pauvres et la naissance de nouveaux mondes
La célèbre collection « Peuples et Civilisations », créée par les deux grands maîtres que furent Philippe Sagnac et Louis Halpen, aurait pu, comme d’autres, s’enfoncer dans les brumes des souvenirs : avec La faillite de la paix, de Maurice Beaumont, elle s’arrêtait à 1939. Les Puf ont décidé non de la rajeunir et de l’actualiser par des mises à jour, mais de la renouveler complètement, sous la direction de l’Inspecteur général Maurice Crouzet. Plusieurs volumes ont déjà été repensés et récrits, et c’est ainsi qu’il y a quelques mois, nous avons eu Louis XIV en son temps, de Robert Mandrou. Les deux derniers volumes, qui en constituent le tome XXII, prolongent cet effort jusqu’aux années présentes (en fait jusqu’en 1972), puisqu’ils ont pour objet Le monde depuis 1945. Leur insertion dans les préoccupations majeures de la recherche historique moderne s’exprime par leurs titres qui reflètent non des dates, mais des problèmes : Les pays riches et la troisième révolution industrielle, et Les pays pauvres et la naissance de nouveaux mondes.
Ils se proposent « de répondre aux exigences des courants nouveaux qui, dans l’enseignement, réservent une place plus large qu’autrefois à l’histoire contemporaine et de répondre à la curiosité de ceux qui souhaitent prendre une connaissance plus approfondie d’une histoire qu’ils ont vécue ou qu’ils entendent évoquer et qui ne leur est souvent offerte que par des propagandes politiques ou par des ouvrages de vulgarisation superficielle. Instruments de travail, ces deux volumes exposent donc les principales transformations qui se sont produites dans tous les domaines de l’activité humaine au cours des trente dernières années ». La politique ne se comprend pas sans l’histoire : à ce titre, ces deux volumes sont indispensables à la compréhension des événements actuels. De grandes fresques dessinent les lignes maîtresses de l’évolution de l’économie, de la vie sociale, des lettres, des arts, des sciences et des techniques ; ensuite sont présentés les États et les civilisations dans le cadre géographique de leur aire de développement.
Il était indispensable, pour un tel travail, de faire appel à la collaboration de spécialistes particulièrement compétents et qui aient le souci de la clarté et de la logique de l’exposé : Maurice Crouzet s’est entouré de vingt-cinq chercheurs et professeurs, qui se sont tous pliés aux règles de la collection, de telle sorte que ces deux volumes sont parfaitement homogènes. C’est ainsi Jacques Wolf qui présente « L’évolution économique et sociale », Gaétan Picon « La pensée, les lettres et les arts », René Taton « Les sciences et les techniques », Georges Dupeux « Les sociétés occidentales et anglo-saxonnes », Maxime Rodinson « Le monde musulman », etc.
« La première révolution industrielle (celle de la vapeur) écrit Maurice Crouzet dans sa conclusion, et la seconde (celle de l’électricité) avaient commencé à introduire dans les paysages traditionnels des facteurs nouveaux de transformation, mais la troisième (celle de l’automation et de l’ordinateur) a fait apparaître, en trente ans, des changements encore plus considérables, et commencé sous nos yeux un remodelage nouveau de l’aspect du globe, que l’accroissement rapide et inattendu de la population est venu accélérer ». Un nouveau monde se façonne : il faut en connaître les origines et les constituants pour en comprendre les tensions. ♦