Le front de l’Est est généralement le grand « oublié » de la Première Guerre mondiale : cet article porte sur le roman Août 1914 de Soljenitsyne qui fait travail d'historien militaire en se basant sur les documents contemporains (des coupures de presse aux communiqués officiels ou ordres du jour) ainsi que sur les ouvrages du général russe Nicolas Golovine, eux aussi richement documentés.
À travers les livres - Soljenitsyne, historien militaire
Alexandre Soljenitsyne, Prix Nobel de littérature en 1970, a acquis au cours des dernières années une très large audience en Occident. Des livres comme « Le Premier Cercle » ou « Le Pavillon des Cancéreux » ont eu dans ces pays d’innombrables lecteurs, dans tous les milieux. En Russie, par contre, ils n’ont pas obtenu l’imprimatur : le régime estimait, sans doute, qu’ils ne donnaient pas de la vie russe contemporaine un tableau suffisamment conforme à la réalité officielle.
La même interdiction a frappé le dernier en date des ouvrages de Soljenitsyne : « Août 1914 ». Le texte russe du Tome I n’a paru, depuis peu, que de ce côté-ci du Rideau de Fer. La publication des traductions, en français, anglais, allemand, etc., destinées aux lecteurs occidentaux, est en cours à Paris (1), Londres et Berlin. Mais le lecteur russe, à qui le livre est essentiellement destiné, restera cette fois encore sur sa faim.
Et pourtant, il s’agit d’œuvre maîtresse du plus grand écrivain russe vivant, de celle à laquelle lui-même attache la plus grande importance ! Écoutons-le (2) :
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