Institutions internationales - L'Opep devant les réalités du marché - Un Parlement européen élu
L’année 1977 s’est ouverte dans de grandes incertitudes. À Washington, M. Jimmy Carter se préparait à assumer les responsabilités de la présidence des États-Unis. À Pékin, M. Hua Kuo-feng se trouvait affronté aux innombrables problèmes posés par la mort de Mao Tsé-toung. Dans deux très grands pays, de nouveaux pouvoirs se mettaient en place, sans connaître exactement ni les difficultés auxquelles ils devraient faire face, ni les moyens réels dont ils pourraient disposer.
Mais c’est toutefois à propos d’un autre continent que les incertitudes étaient les plus lourdes : l’Afrique australe. Le 1er janvier, le président de la conférence de Genève sur la Rhodésie, M. Richard, était à Salisbury pour tenter de conjurer le désastre. La situation n’était pas moins sombre à Pretoria. À peu près partout dans cette partie du monde, la politique du pire paraissait inspirer bon nombre de décisions. En Namibie par exemple, l’enlisement de la conférence de Windhoeck allait de pair avec l’intensification de la guérilla, et les Nations Unies devaient reconnaître leur impuissance. Ainsi que l’écrivait Le Monde, « Chacun semble avoir pris son parti des massacres qui se préparent, comme si, instruite par trop d’expériences, la communauté internationale estimait que les rapports de forces au sein de ses futurs membres et les modalités des accessions à l’indépendance ne pouvaient se dégager clairement qu’après un bain de sang ». Pourtant, ce qui s’est passé et se passe en Angola montre que ni la seule victoire militaire, ni l’aide d’alliés extérieurs au continent ne peuvent fonder sur des bases stables de nouveaux pays menacés par l’éclatement ethnique, les rivalités des grandes puissances et le vertige du surarmement. Le Président Senghor ne cachait pas ses inquiétudes devant l’intransigeance et l’aveuglement qui transforment le continent africain, mal décolonisé et doté de trop de faux amis, en champ clos des guerres de la fin du siècle. On ne pouvait porter une condamnation plus dure contre l’organisation internationale qui devait, précisément, éviter ces affrontements. Aussi bien certains problèmes paraissent-ils de peu d’importance, quelles que soient les passions qu’ils soulèvent.
L’Opep devant les réalités du marché
Bien que n’ayant pas le statut d’organisation internationale, l’Opep, « Organisation des pays exportateurs de pétrole », n’en est pas moins devenue une institution dont les décisions affectent de nombreux pays, qui sont obligés de s’y soumettre sans avoir participé à leur élaboration. Sa structure est extrêmement légère, puisqu’elle se limite à un secrétariat permanent. Mais lors de leurs réunions (qui ne se déroulent pas selon un rythme régulier), les représentants de ses treize États-membres (1) peuvent imposer leurs vues à propos du prix du pétrole. Les deux premiers producteurs mondiaux de « brut » ne sont ni l’Arabie saoudite ni
Il reste 76 % de l'article à lire
Plan de l'article