Dans une récente allocution (12 décembre) aux meilleurs ouvriers de France, le président de la République citait les noms de trois batailles que nous avions à gagner : le franc, l'emploi, la croissance. Mais il en est une autre encore qui se joue sur le long terme, celle de la démographie. Que l'humanité compte 6 milliards d’âmes en l'an 2000, cette perspective n'a en elle-même rien d'alarmant. Ce qui est inquiétant pour nous, c'est que l'Europe n'en représentera peut-être alors que 13,8 %… Ce qui l'est plus encore c'est le contraste entre la frénésie vitale des peuples pauvres et l'atonie, la morosité et la peur du nombre des peuples riches… N'y a-t-il pas là, pour parler le langage de Arnold Tonybee, une « incitation de l'histoire » ? Faudra-t-il attendre qu'elle se concrétise dans le drame pour nous réveiller et cesser enfin nos mesquines querelles intestines ? Lire les premières lignes
Pour un observateur non averti, les diverses alliances et unions conclues par l'Égypte depuis 20 ans peuvent paraître déroutantes par les retournements, les brouilles et les réconciliations auxquelles elles ont donné lieu. Mais si l'on tient compte – comme le fait tout d'abord l'auteur qui connaît parfaitement ce pays – des données historiques et géographiques permanentes qui commandent l'action de l'Égypte, on en découvre alors toute la logique et même la sagesse. L'article constitue un remarquable et clair panorama de la politique extérieure du Caire de 1957 à 1977. Lire les premières lignes
L'année 1977 s'ouvre sous de sombres auspices pour le Royaume-Uni : situation financière difficile, problème épineux de la réforme des institutions, tentations de séparatisme écossais et gallois que la loi de « dévolution » et le référendum qui la suivra peuvent aussi bien freiner qu’attiser. Une situation qui doit nous inciter à la réflexion car, mutatis mutandis, certains des problèmes britanniques ne nous sont pas inconnus, à un degré moindre il est vrai, mais avec le pétrole en moins…
Les socialistes modérés, au pouvoir à Stockholm depuis 44 ans, ont dû céder la place aux représentants des partis bourgeois aux élections législatives de septembre dernier. Et pourtant, ils pouvaient se targuer d'une réussite économique éclatante, réalisée sans inégalités sociales criantes. L'homme nordique récuserait-il le bonheur dans l'entropie ? Lire la suite
Le nouveau régime instauré à Bangkok à la suite du coup d'État du 6 octobre 1976 semble animé par un sursaut de fierté nationale et par la volonté sincère de s'attaquer aux maux endémiques de la Thaïlande : misère rurale et corruption. Il adopte une attitude dure contre les communistes surtout et contre les guérillas qui sévissent aux frontières. Mais la répression qui frappe certains éléments de gauche et les étudiants en particulier risque d'alimenter en cadres les foyers de subversion. Par ailleurs, les relations avec Hanoï (Vietnam) et Vientiane (Laos) se tendent. Or, les Thaïs, depuis le départ des forces américaines, ne peuvent compter que sur leurs propres forces. L'auteur débrouille pour nous l'écheveau de cette situation complexe et analyse pour cela les antécédents de ce coup d'État.
La frontière est souvent confondue avec la seule frontière terrestre : la notion de frontière maritime n'est pas couramment admise. Mais plus encore que le souci d'une veille aux frontières, c'est une réflexion sur le signe et sur l'événement que provoque l'attention portée aux frontières maritimes. L'événement, même s'il surprend, ne trompe pas ; il ne prend pas la place d'un autre événement dont il serait le « double », pas plus que la frontière maritime – à la fois frontière-ligne et frontière-zone – n'est le « double » de la frontière terrestre. L'événement s'accomplit tel qu'il a été annoncé par les signes. C'est l'attente, c'est la préparation qui peut tromper ; ce sont les signes qui ont été mal émis, mal captés, mal interprétés. Et c'est précisément dans l'univers des signes – univers « ubiquitaire » à l'échelle des océans et de notre planète – que nous introduit la frontière maritime, dernière frontière de notre globe dont le tracé remet en cause les clivages internationaux habituels (Est-Ouest, Nord-Sud) et parfois même l'équilibre politique interne de certains États.
Perdu dans l'immensité du Pacifique oriental, l'îlot de Clipperton appartient à la France. Qu'il soit oublié ou inconnu de la plupart des Français n'implique pas qu'il soit sans importance. Qu'est-ce donc que Clipperton et que peut-on en attendre ? L'auteur, qui a séjourné de longs mois sur cet atoll, le décrit en termes imagés et en évoque l'intérêt — qui peut devenir grand dans la perspective de la compétition déjà engagée pour la domination des océans et pour la conquête des ressources halieutiques et minières qu'ils recèlent.
Chroniques
L’année 1977 s’est ouverte dans de grandes incertitudes. À Washington, M. Jimmy Carter se préparait à assumer les responsabilités de la présidence des États-Unis. À Pékin, M. Hua Kuo-feng se trouvait affronté aux innombrables problèmes posés par la mort de Mao Tsé-toung. Dans deux très grands pays, de nouveaux pouvoirs se mettaient en place, sans connaître exactement ni les difficultés auxquelles ils devraient faire face, ni les moyens réels dont ils pourraient disposer. Lire les premières lignes
La 22e session de l’assemblée de l’Atlantique Nord Lire la suite
Les changements intervenus le mois dernier à la Maison-Blanche ont conduit nombre de spécialistes ou de commentateurs à faire le point sur la situation militaire mondiale. Les études en ce sens se sont multipliées au cours des dernières semaines, aussi bien du côté des alliés occidentaux qu’au-delà du rideau de fer. D’une manière générale on suppute de part et d’autre l’efficacité des forces en présence, on cherche à déceler les novations prévisibles, on incrimine les intentions. L’arrivée de M. Harold Brown au Pentagone entraînera-t-elle un retour à la théorie des représailles massives au détriment de la riposte graduée ? Et si M. Harold Brown parvient à faire prévaloir ses vues contre l’avis de M. James Schlesinger, dans quelle mesure les programmes militaires américains en cours seront-ils remis en question ? Le débat a été ouvert dans la presse avant même de l’être au sein des organismes responsables. Lire les premières lignes
Une dépêche de l’AFP du 16 septembre dernier faisait état d’un récent rapport de l’Otan concernant l’insuffisance de la défense civile pour ce qui concerne la protection des populations contre d’éventuelles attaques nucléaires dans les quinze pays de l’Alliance atlantique. Parmi ceux-ci, l’Allemagne fédérale, les États-Unis et la Norvège seraient les seuls à être à peu près organisés dans ce domaine, tandis que l’Union soviétique disposerait d’un nombre supérieur d’abris atomiques. Lire les premières lignes
Au même titre que les armes, l’aviation légère de l’Armée de terre entreprend une réorganisation profonde qui vise à accroître son efficacité au combat. Lire la suite
C’est durant la Seconde Guerre mondiale, avec l’apparition du Link Traîner, que débute vraiment la simulation pour l’apprentissage du vol aux instruments. Jusqu’aux années 1960, l’USAF (United States Air Force) se dote de simulateurs analogiques figurant la plupart des avions dont elle s’équipe. Ces simulateurs qui représentent encore près de 90 % du parc actuel ont une capacité limitée en matière d’instruction en vol, et ne sont pas susceptibles d’être beaucoup améliorés. Le grand bond en avant date du milieu des années 1960 avec l’apparition des simulateurs digitaux dont les calculateurs offrent des possibilités considérables. Lire la suite
Le destroyer Birmingham, second bâtiment du type dit « 42 », a finalement rallié la flotte en novembre dernier après être resté plus de cinq ans en construction chez Cammell Laird, c’est-à-dire presque autant que le prototype de la série, le Sheffield, aux chantiers Vickers de Barrox in Furness. Cette série devait comprendre neuf unités mais, pour des raisons d’économie, la Royal Navy a dû reporter à des jours meilleurs la mise en chantier du neuvième destroyer. Cela n’a pas manqué de causer une vive inquiétude aux chantiers Cammell Laird qui espéraient beaucoup grâce à cette commande éviter des licenciements de personnel. Le destroyer type 42 est un navire de 3 600 tpc à vocation prioritaire antiaérienne. Son armement principal est constitué par le missile Sea Dart à moyenne portée (1). Ce programme de destroyers se développe avec une extrême lenteur. Lire les premières lignes
Ce qui ne sera finalement qu’un épisode de la vie parlementaire a bien failli être une curieuse péripétie pour l’avenir de l’île Maurice. Ces élections du 20 décembre, les premières depuis l’indépendance, ont non seulement bouleversé la physionomie électorale du pays, elles ont fait trembler tous ceux qui ont souci de sauvegarder l’équilibre dans cette partie de l’Océan Indien, ceux qui ont intérêt au statu quo. Une franche victoire du Mouvement militant mauricien, le MMM de Paul Béranger, n’aurait pas seulement fait de la reine d’Angleterre la souveraine d’un pays devenu marxiste, elle aurait brisé les liens économiques existant avec l’Afrique du Sud et elle aurait même fourni à l’Organisation de l’Unité africaine un président « blanc » puisque Maurice a été l’an dernier l’hôte du sommet de l’OUA (Organisation de l’unité africaine). L’éventualité avait été prévue par le secrétaire général du MMM qui, pour y parer, avait confié à un Indien l’honneur de présider son mouvement. N’empêche que de bien étranges surprises peuvent nous être réservées par l’histoire ! Lire les premières lignes
* Le président Jimmy Carter espère rencontrer M. Léonid Brejnev avant le mois de septembre et jeter alors les bases d’une réduction radicale des armements nucléaires. Lire la suite
Bibliographie
Après Vive la société de consommation, Jean Saint-Geours s’attaque une nouvelle fois à notre système économique mais pour dénoncer cette fois les excès du « néo-libéralisme » et de l’« économie du laisser-faire » dans une époque d’« économie du savoir ». Il préconise une « économie du vouloir » qui repose sur l’intervention de la volonté dans le processus économique à tous les niveaux pour faire échec à la crise sociale et économique. Lire la suite
L’effort des historiens actuels en vue d’une meilleure connaissance des sociétés se traduit par une attention toujours plus vive portée aux figurants du drame social, à la masse de la population. C’est ainsi que les paysans, les villageois, ont fait l’objet d’études dont certaines sont célèbres. Le livre que nous propose maintenant M. Jean-Louis Goglin, chargé de cours à Paris-IV, va dans le même sens, et peut-être même plus loin dans la mesure où, en examinant le Moyen-Âge sous l’angle de la pauvreté, c’est bien l’envers du décor qu’il regarde, y compris dans ce qu’il peut avoir de plus affligeant. L’envers du décor, c’est-à-dire tout ce qui peut le mieux faire disparaître les images simplistes qui, dans un sens ou dans un autre, encombrent nos esprits et faussent nos idées lorsque nous pensons à cette époque. Lire la suite
Thomas Molnar nous brosse de l’avenir du monde un sombre tableau où l’on verra l’homme écrasé par un appareil politique tentaculaire. Constatant que tous les nouveaux régimes, qu’ils apparaissent en Occident, comme celui du Portugal, ou dans le Tiers-Monde, comme celui du Pérou, ne se réfèrent ni à la démocratie libérale ni au marxisme « orthodoxe », il cherche à analyser les causes de cette désaffection. Lire la suite
La parution des mémoires de Jean Monnet sera considérée comme un événement capital par les historiens. Il ne sera guère possible désormais de parler de l’Europe au XXe siècle, sans y faire référence. Lire la suite
L’auteur nous avait déjà donné, il y a quelque cinq ou six ans, un De Gaulle et l’Histoire de France. C’était le livre des concordances. L’étude qu’il nous livre aujourd’hui n’est en rien le développement d’une des thèses précédemment avancées : elle expose, analyse et veut expliquer les rapports du général de Gaulle avec l’armée, depuis son premier livre jusqu’au retrait de la France de l’Otan. Voici donc le livre d’une longue mésentente. Lire la suite
Le Watergate ne doit pas être interprété comme un simple incident de parcours dans la vie politique de la société américaine, comme une sorte d’affaire de Panama, montée par quelques politiciens cyniques, malhonnêtes ou véreux, auxquels le hasard des élections avait livré la Maison-Blanche. La très remarquable étude d’Arthur M. Schlesinger remet les choses au point. Lire la suite
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