Institutions internationales - Consultations politiques à Londres - Strasbourg, belvédère européen - Vers un renforcement du Conseil européen ?
Dans quatre mois, les ministres des Affaires étrangères des 35 États dont les responsables signèrent, le 1er août 1975 l’Acte final de la conférence d’Helsinki doivent se réunir à Belgrade. Il fut en effet décidé dans la capitale finlandaise qu’au terme d’un délai de deux ans, une nouvelle réunion, au niveau des ministres des Affaires étrangères, aurait à « faire le point » des résultats obtenus par la « conférence sur la sécurité et la coopération en Europe ». Jusqu’ici, ceux-ci n’ont guère affecté les relations internationales, et l’effort militaire de l’Union soviétique a pris un caractère nettement offensif : même si certains rapports récents établis sur ce problème sont sans doute trop alarmistes, il est acquis que le potentiel militaire de l’URSS dépasse largement ses besoins défensifs.
La conférence d’Helsinki n’a guère modifié l’attitude des dirigeants soviétiques à l’égard des échanges d’idées. Par contre, elle a accéléré les échanges économiques, mais au prix d’un endettement croissant des pays communistes. Tout ceci s’est situé sur un plan strictement bilatéral, et aucune organisation internationale n’a, en tant que telle, agi sur ces développements des relations Est-Ouest. Les États se trouvaient seuls à Helsinki (la présence du Secrétaire général de l’ONU, M. Kurt Waldheim, était purement symbolique). Ils restent seuls aujourd’hui, ce qui traduit l’échec de certains des espoirs de l’immédiat après-guerre. Si l’on tient compte en outre de l’affirmation de la multipolarité politique et de la désagrégation du système monétaire de Bretton-Woods, on doit reconnaître que l’après-guerre est bien terminé.
Consultations politiques à Londres
Mais cette solitude des États n’exclut pas leur concertation. Les « 9 » de la CEE viennent d’en donner un nouvel exemple. Réunis à Londres le 31 janvier, leurs ministres des Affaires étrangères ont arrêté une position commune sur le Moyen-Orient et la Conférence d’Helsinki. Cette coopération politique a toutefois montré ses limites. Lors des réunions préparatoires, les Allemands avaient fait valoir qu’il pourrait être utile, au moment où les fils semblent pouvoir se nouer entre Israël et les Arabes, de rappeler la position de la Communauté (exprimée à Copenhague en novembre 1973 et à l’Assemblée de l’ONU en novembre dernier) et de souligner son intérêt pour une solution négociée. L’idée avait été acceptée, un texte avait été préparé, mais il n’a pas été rendu public. Les « 9 » étaient d’accord sur le contenu de ce document, mais la majorité d’entre eux ont estimé qu’il n’était pas opportun d’interférer dans cette affaire au moment où M. Waldheim et M. Vance, le nouveau secrétaire d’État américain (ainsi d’ailleurs que les ministres français et allemand des Affaires étrangères) allaient se rendre « sur le terrain ». Les « 9 » n’ont pas voulu prendre le risque de gêner M. Vance. Ils se sont donc abstenus de publier le texte sur lequel ils étaient d’accord.
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