Défense à travers la presse
La nouvelle administration américaine, composée d’hommes aux styles très différents, paraît plus assurée de son bon droit que de ses méthodes diplomatiques. Le voyage du secrétaire d’État, M. Cyrus Vance, à Moscou en vue de relancer les négociations SALT (pour la limitation des armes stratégiques) s’est soldé par un échec, et certains propos du président Carter lui ont valu les rebuffades de M. Léonid Brejnev. Fait-on, à Washington, une erreur d’appréciation lorsqu’on y dresse le bilan de la détente, ou bien en est-on au stade des tâtonnements ? La presse, ces derniers temps, a bien souvent soulevé la question en admettant, au mieux, que le nouvel hôte de la Maison Blanche s’affairait à tester l’adversaire (aussi bien du reste que ses partenaires). James Reston, l’éditorialiste du New York Times, nous affirme qu’il y a chez le président Carter autant de calcul que de morale…
Toujours est-il que les SALT sont cruciales pour les relations soviéto-américaines. Michel Tatu le précise dans Le Monde du 27 mars avant de nous informer sur l’attitude du président américain :
« M. Carter est en apparence beaucoup plus hostile (que Gerald Ford ou son rival Ronald Reagan) à « l’establishment militaire » puisqu’il va jusqu’à reprocher aux accords conclus par ses prédécesseurs d’avoir figé les armements à un niveau beaucoup trop haut, codifiant ainsi la course plus qu’ils ne la freinaient. En même temps, le nouveau président est de ceux, il l’a dit, qui ne font pas une affaire du moindre éternuement de M. Brejnev. À propos des SALT, il n’entend pas autoriser les Soviétiques à établir un lien entre cette négociation et d’autres questions, et encore moins rechercher un accord à tout prix ».
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