La prise de conscience des désordres structurels inhérents à l'ordre économique international appelle des réformes de structures et non pas seulement de modes de fonctionnement de ces structures qui restent dominées par de grandes unités transnationales. L'ordre international nouveau exige la révision de l'analyse économique habituelle et une réinsertion du fait national dans une perspective nouvelle de l'allocation des ressources, de la production et de la répartition. Telles sont quelques unes des idées maîtresses qui se dégagent du Rapport au Club de Rome que commente ici l'auteur. Lire les premières lignes
Le texte ci-dessous est la reproduction de la communication présentée par l'auteur à l’Académie des sciences morales et politiques le 31 janvier 1977. Il s’élève ici contre l’extension abusive du concept de défense à tous les domaines de la politique et de l’économie. Plutôt que de consentir à un tel envahissement, c’est à la cohérence des objectifs et des moyens de ces divers domaines qu’il faut veiller. Ceci le conduit notamment à réfléchir à quelques questions déjà formulées il y a quelques mois par le Premier ministre concernant les interactions de l’économie et de la défense (cf. notre chronique défense en France : « Les rapports de l’économie et de la défense évoqués par M. Raymond Barre à l’IHEDN », novembre 1976) et il propose à cet effet une mesure concrète que nous laisserons au lecteur le soin de découvrir. Lire la suite
L'auteur a déjà fait ressortir les inconvénients d'une doctrine qui voudrait que nous ne nous engagions réellement dans le combat qu'au moment où l'ennemi serait à nos frontières. Il a montré au contraire — notamment dans son ouvrage La France et la défense de l'Europe (Seuil) — tout le parti que notre pays, sans réintégrer l'organisation militaire ni prendre un créneau aux frontières de l'Est, pourrait tirer de sa position stratégique et de sa capacité nucléaire pour infléchir les vues de nos alliés dans le sens lui paraissant le plus conforme à la sécurité et aux intérêts spécifiques de l'Europe. Il analyse ici les possibilités d'une telle politique dans la perspective actuelle d'incertitude et de risque, marquée par le surarmement des superpuissances, les progrès de l'eurocommunisme et les craquements qui se font entendre dans l'impérium socialiste à l'Est.
L'auteur retrace ici les conditions historiques dans lesquelles est née et s'est développée la diplomatie italienne et il nous dit comment les expériences qu'elle a faites en Méditerranée lui ont enseigné la prudence. Les difficultés politiques, sociales et financières actuelles de l'Italie, tout autant que ces réminiscences historiques, la confirment dans son choix d'une politique d'appui sur une puissance navale suffisamment forte en Méditerranée mais non directement concurrente de ses intérêts : hier la Grande-Bretagne avec la Home Fleet, aujourd'hui les États-Unis avec la VIe Flotte. Tout en étant fidèle à l'Alliance atlantique et solidaire de la Communauté européenne, l'Italie s'efforce cependant de jouer son jeu propre à l'égard du monde méditerranéen et des pays arabes, si importants pour son approvisionnement énergétique et ses exportations. Entre tant d'impératifs, la marge offerte à son initiative est étroite.
Deux options cardinales inspirent la politique extérieure de l'Australie : conserver la protection du parapluie nucléaire américain et conquérir à tout prix des marchés. L'auteur décrit cette politique en mettant particulièrement l'accent sur les relations économiques de Canberra avec les riverains du Pacifique mais aussi avec le monde occidental et notamment avec la Communauté européenne.
Parmi les tâches intérieures auxquelles l'Algérie donne aujourd'hui la priorité figure l'achèvement d'un édifice institutionnel qui ne se substitue pas à la légitimité héritée de la Révolution mais vient s'y ajouter. Tâche d'autant plus nécessaire que monte actuellement une génération d'hommes trop jeunes pour avoir participé aux combats de l'indépendance. L'auteur, correspondant permanent du journal Le Monde à Alger, décrit les étapes de cette construction. Son prochain article sera consacré à la politique extérieure de l'Algérie.
L'article de Marc Geneste paru dans notre numéro de janvier dernier nous a valu de nombreuses réactions écrites ou téléphonées. Parmi les lettres que nous avons reçues, il nous a paru intéressant d'en publier une typique, celle du colonel Lewin, appartenant au Centre de prospective et d'évaluations, un organe de réflexion et de prévision directement rattaché au ministre de la Défense. Lire les premières lignes
Chroniques
Le printemps 1977 restera, aux yeux de l’histoire, dominé par plusieurs événements susceptibles de développer d’importantes conséquences. Le plus grave affecte sans conteste l’Afrique, dont on peut se demander si telle ou telle de ses régions ne risque pas de devenir un champ de bataille dont les États-Unis et l’Union soviétique ne pourraient se désintéresser. Alors que l’Asie du Sud-Est est, dans des conditions difficiles, en quête d’un nouvel équilibre (et l’échec électoral de Mme Indira Gandhi comme les troubles politiques de Thaïlande ont récemment illustré ces difficultés), alors que la situation au Moyen-Orient ne paraît plus sans issue (encore que l’assassinat de M. Kamal Joumblat ait montré la précarité de toute solution qui se veut rationnelle, c’est-à-dire dégagée des considérations raciales et religieuses), le continent noir suscite de vives inquiétudes. Lire les premières lignes
Le 2 mars 1977, l’administration Carter a présenté au Congrès son projet de budget d’aide militaire à l’étranger dont le montant s’élève à 2 milliards 539 millions de dollars. Lire la suite
La nouvelle administration américaine, composée d’hommes aux styles très différents, paraît plus assurée de son bon droit que de ses méthodes diplomatiques. Le voyage du secrétaire d’État, M. Cyrus Vance, à Moscou en vue de relancer les négociations SALT (pour la limitation des armes stratégiques) s’est soldé par un échec, et certains propos du président Carter lui ont valu les rebuffades de M. Léonid Brejnev. Fait-on, à Washington, une erreur d’appréciation lorsqu’on y dresse le bilan de la détente, ou bien en est-on au stade des tâtonnements ? La presse, ces derniers temps, a bien souvent soulevé la question en admettant, au mieux, que le nouvel hôte de la Maison Blanche s’affairait à tester l’adversaire (aussi bien du reste que ses partenaires). James Reston, l’éditorialiste du New York Times, nous affirme qu’il y a chez le président Carter autant de calcul que de morale… Lire les premières lignes
Alors que semble s’établir un consensus national sur la force nucléaire – sinon sur la stratégie de dissuasion – de notre pays, les désaccords se manifestent au sujet du service militaire. Il est l’objet d’une double offensive menée par la gauche d’une part, en la personne de M. Jean-Pierre Chevènement, député socialiste de Belfort et animateur du Ceres (1), et par certains gaullistes d’autre part, notamment par M. Pierre Messmer, ancien ministre des Armées et député de la Moselle. Le premier adhère fermement au principe de la conscription mais la voudrait plus universelle et plus obligatoire dans son application. Il propose d’autre part la réduction de la durée du service militaire à six mois et son accomplissement en deux ou trois périodes de quelques mois, ce qui entraînerait la transformation d’une partie des forces terrestres en une sorte de milice. Le second, au contraire, récuse ce caractère d’universalité et d’obligation du service militaire et veut faire appel à un volontariat, quitte à réduire substantiellement les effectifs des trois armées, principalement ceux de l’armée de terre, et à en faire une sorte d’armée de métier. L’un et l’autre exposent leurs idées dans un dialogue qui a fait l’objet d’un livre récent (2). Lire les premières lignes
Notre chronique du mois de janvier a dressé un bilan de la réorganisation de l’armée de terre pour 1976 et tracé les perspectives 1977 pour les forces françaises en Allemagne. Lire la suite
Depuis 1961, date à laquelle le Commandement du transport aérien militaire (Cotam) a affecté son premier appareil à Fort-de-France, l’Armée de l’air a modifié à plusieurs reprises le volume et la nature de ses moyens aux Antilles-Guyane. Lire les premières lignes
Comme il est de coutume au mois de février de chaque année, le budget militaire de nos voisins d’Outre-manche fait l’objet d’un Livre blanc dans lequel le gouvernement britannique rappelle sa politique de défense. Sur le plan des missions, ce Livre blanc 1977-1978 ne révèle aucun changement marquant par rapport à celui paru l’an dernier. La contribution de la Grande-Bretagne, et notamment de ses forces aéronavales, à la défense de l’Otan y est à nouveau affirmée. Il y est rappelé que la stratégie britannique s’insère dans la stratégie de riposte graduée (flexible response) de l’Otan. Ceci nécessite une capacité appropriée en moyens et en armements classiques tout en se réservant la possibilité de faire monter le conflit au niveau nucléaire si la situation l’exigeait. Lire les premières lignes
Courant mars, M. Fidel Castro entreprenait un périple africain qui le conduisait de la Libye à l’Angola, en passant par l’Éthiopie, la Somalie, la Tanzanie et le Mozambique afin, sans doute, d’examiner la situation des débouchés de la mer Rouge à la veille de l’indépendance de Djibouti et les mesures à prendre pour accélérer la décolonisation de l’Afrique australe. Un peu plus tard, M. Podgorny se rendait à l’orée de ce secteur critique, en Tanzanie et en Zambie, pays qui jusqu’à présent se montraient réservés à l’égard de l’aide russe, puis au Mozambique pour y consacrer le succès des partisans de l’« orthodoxie soviétique » sur leurs adversaires sinophiles. À peu près à la même époque, la situation se dégradait singulièrement en Afrique centrale. D’une part, le Shaba (ex-Katanga) était envahi par les anciens « gendarmes katangais », partisans de l’autonomie de cette province ; de l’autre, le président Ngouabi était assassiné à Brazzaville où, depuis l’élimination du lieutenant Ange Diawarra et de M. Ndalla, il avait pu asseoir son pouvoir personnel et se débarrasser des contraintes idéologiques trop négatives. Qu’elles aient été interdépendantes ou non, ces deux entreprises peuvent avoir pour conséquence de diminuer le prestige grâce auquel le général Mobutu a pu reconstituer en cinq ans l’unité du Zaïre et la maintenir pendant cinq autres années, malgré les difficultés économiques et les insuccès de sa politique étrangère. Lire les premières lignes
* Le président Jimmy Carter à l’ONU : il faut rechercher d’une manière beaucoup plus vigoureuse les moyens susceptibles de freiner la course aux armements, en particulier entre les États-Unis et l’URSS. La délégation américaine apportera une contribution énergique et positive à la session spéciale de l’Assemblée générale des Nations unies sur le désarmement en juin prochain. Lire la suite
Bibliographie
Cet ouvrage retrace l’épopée de l’Armée d’Afrique qui, de 1830 à 1962, a servi la France et a combattu pour elle sous toutes les latitudes. En cent trente ans, elle a perdu pour sa défense ou par fidélité à son drapeau près d’un million des siens, français ou étrangers, originaires ou non d’Afrique du Nord. C’est pour lui rendre hommage qu’une équipe d’officiers ayant servi dans ses rangs a rédigé, sous la direction du général Robert Huré, ce splendide volume, relié et enrichi d’une abondante iconographie (270 illustrations dont 60 en couleurs) préparée par MM. J. et R. Brunon, conservateurs au Musée de l’Empéri à Salon-de-Provence. Lire la suite
Les pilotes : leur métier ne peut laisser indifférent. Métier qui ne se pratique pas sans vocation, métier exigeant pour qui le choisit, où les connaissances techniques et les qualités de l’homme sont indissociables, où l’erreur pardonne rarement. Un métier aussi où l’aventure est encore présente. Ce sont des aventures de pilotes d’essai, de pilotes militaires, de pilotes de ligne que nous font vivre Germain Chambost et Jean-Pierre Mithois. Une succession de récits pris sur le vif, des instants difficiles racontés par ceux qui les ont vécus, des actes de courage et de dévouement, des histoires rocambolesques parfois. Lire la suite
Les conditions dans lesquelles s’est déroulée ce que certains nomment la libération, et d’autres la chute, de Saïgon, ainsi que les mérites du régime qui s’est installé depuis lors au Sud-Vietnam, n’ont pas fini de susciter les commentaires les plus contradictoires. Lire la suite
Depuis une dizaine d’années, les études sérieuses de sinologie dont pouvait, ajuste titre, s’enorgueillir l’école française, ont été remplacées chez les éditeurs par un déferlement de reportages sur la Chine de Mao – hâtifs, le plus souvent « engagés », sans la moindre valeur scientifique. C’est pourquoi il convient de signaler avec satisfaction le retour à la tradition que représente l’ouvrage, paru dans l’excellente collection « Que sais-je ? », consacré par Michel Jan à la vie chinoise. Il s’agit bien cette fois d’une véritable « recherche » sur la Chine tout court – précise, concrète et objective. Elle s’appuie aussi bien sur les observations directes faites par l’auteur sur place, que sur les résultats d’un dépouillement critique approfondi des documents statistiques de source officielle ou privée qu’il a été en mesure de consulter. Les éléments significatifs et permanents de la vie chinoise dans les domaines social, économique, intellectuel et affectif sont ainsi mis en lumière d’une façon beaucoup plus nette et contrastée que ne peut le faire l’impressionnisme journalistique, même de qualité, et aussi percutant soit-il. Lire la suite
Encore qu’il fut souvent ministre, et notamment ministre de la Défense. Jules Moch n’a pas occupé dans la vie politique de ces dernières cinquante années une place de tout premier plan. Il ne paraît pas d’ailleurs en avoir eu l’ambition. Peut-être aussi en a-t-il été empêché par une tournure d’esprit qui l’incitait à considérer les problèmes politiques sous leur aspect technique et juridique plutôt qu’humain et historique. Cette altitude n’était pas, à l’époque, particulièrement payante. Lire la suite
Raymond Ruyer : La gnose de Princeton. Cet ouvrage était paru en 1974 chez Fayard. La présente édition comprend une préface permettant de mieux situer sur le plan historique et philosophique ce mouvement créé aux États-Unis en 1969 par des savants anglo-saxons, disciples de Planck et d’Einstein, qui avaient constitué un groupe de recherche visant à poser d’une manière nouvelle le problème des relations entre la morale, la religion et la science. Lire la suite
Cet ouvrage est la réédition mise à jour par Michel Winock d’un cours professé à l’Institut d’études politiques pendant l’année universitaire 1967-1968. Livre posthume, d’un des meilleurs historiens des idées politiques des XIXe et XXe siècles, il est préfacé par René Rémond, l’historien de La droite en France depuis 1815. Il en constitue ainsi le complément et le symétrique. Sa méthode est analogue. Il procède par coupes chronologiques en 1900, dans les années 30, de 1940 à 1968. Ce parti est justifié par la thèse de l’auteur. De même que pour René Rémond, il n’y a pas une mais trois droites, pour Jean Touchard, il n’y a pas une mais des gauches. Mais ces gauches ne sont pas, comme pour René Rémond, des courants constants qu’on retrouve d’une époque à l’autre. Jean Touchard distingue trois courants de gauche en 1900 : le radicalisme, le socialisme et le syndicalisme révolutionnaire. Lire la suite
La crise du pétrole, née fin 1973 de la prise de conscience par les pays producteurs de la puissance de l’arme économique et politique que représentait la détention de cette matière première, a entraîné des conséquences de tous ordres : accroissement de l’inflation dans les pays occidentaux, croissance réduite et même récession économique, achèvement du démantèlement du système monétaire international, accroissement de la dépendance du monde occidental vis-à-vis des pays producteurs. L’énormité des transferts monétaires vers ces derniers pays, pour une trop large part inutilisés dans des activités productrices, agit comme un formidable facteur de ralentissement de toute activité économique quelle qu’elle soit, socialiste ou capitaliste. Au-delà des indispensables économies d’énergie et d’une inévitable inflexion de la croissance, cette dernière doit se poursuivre si l’on veut réduire les inégalités et les tensions tant entre catégories sociales à l’intérieur des divers pays qu’entre pays développés et moins développés. Lire la suite
Ouvrages reçus
Georges Vilalta : Les Casques bleus. Une nouvelles fonction pour les armées nationales ? ; Cahier n° 6 de la Fondation pour les études de défense nationale (FEDN), 1977 ; 115 pages
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