Institutions internationales - Les « Neuf » et la crise - Retard pour les élections européennes - L'installation du Fonds international de développement agricole (Fida)
L’année 1978 ne s’est pas ouverte dans la paix. Il aurait fallu faire abstraction de certaines réalités fondamentales pour penser que les entretiens Sadate-Bégin allaient, par eux-mêmes, régler la crise du Moyen-Orient, dans laquelle s’entremêlent tant de facteurs raciaux et religieux. Mais qu’il s’agisse des conflits de la « corne » de l’Afrique et du Sahara occidental, ou de la maladie chronique de l’Irlande, ou des autres tensions qui obscurcissent l’horizon de plusieurs parties du monde, rien ne paraît pouvoir, sur le plan psychologique, jouer un rôle comparable à celui des entretiens égypto-israéliens.
L’annonce de combats entre Vietnamiens et Cambodgiens (à l’arrière-plan desquels apparaissent les influences de l’Union soviétique et de la Chine) pouvait, début janvier, laisser craindre l’ouverture d’une nouvelle guerre d’Indochine. Pendant ce temps, l’Europe restait affrontée aux problèmes nés de sa faiblesse politique et de la crise économique. Aussi bien l’année nouvelle s’annonçait sous des auspices qui ne justifiaient pas l’optimisme, et il apparaissait que l’effort d’analyse porterait, encore une fois, plus sur des tensions, voire des conflits, que sur des apaisements.
Les « Neuf » et la crise
Le 19 décembre, les Neuf du Marché commun ont surmonté leurs divergences de vues sur les mesures à mettre en œuvre pour tenter d’enrayer la crise de l’acier. À partir du 1er janvier, ils appliquent pendant trois mois les droits compensateurs sur les importations de produits sidérurgiques dans la Communauté effectuées à des prix jugés trop bas. Pendant ce temps, la Commission de Bruxelles négociera avec les principaux fournisseurs de la CEE des arrangements portant sur les prix et sur les quantités. L’Europe de l’acier, ravagée par une crise d’une violence incroyable, s’est ainsi ressoudée. Aussi, l’affrontement que l’on redoutait entre partisans et adversaires d’un certain protectionnisme ne s’est pas produit. Cet accord de Bruxelles revêt une triple signification. D’abord, la Commission de Bruxelles a proposé et fait adopter des mesures à effet rapide : l’urgence la contraignait à surmonter ses réserves – ce que ses détracteurs appellent son juridisme. Les autorités communautaires ne pouvaient plus contester la gravité de la crise, elles redoutaient seulement de prendre des mesures susceptibles d’être mal interprétées à l’extérieur, notamment aux États-Unis.
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