Le discours politique a parfois recours à la fable ; pourquoi notre revue ne ferait-elle pas une place à l'allégorie ? C'est plus exactement au mythe que fait appel ici l'auteur pour attirer notre attention sur les périls encourus par les peuples qui se livrent aux excès libertaires et qui ne croient plus à rien, pas même aux lois élémentaires garantes de leur survivance. On reconnaîtra là l'un des thèmes favoris des « néo-gnostiques », cette école de pensée née outre-Atlantique dans certains cercles de savants à Princeton et à Pasadena, à laquelle l'auteur a consacré deux ouvrages remarquables parus chez Fayard : La Gnose de Princeton et Les cent prochains siècles. Ces savants, stimulés par la réflexion sur les anti-paradoxes, cherchent dans une vision nouvelle de l'Univers, de ses lois et de son histoire à réconcilier la science, l'éthique et la religion. Lire les premières lignes
Cette étude fait suite à une première partie, « Europe européenne ou Europe atlantique », publiée en janvier 1978.
Le Parlement européen, qui a son siège à Strasbourg et Luxembourg, est l'institution parlementaire des Communautés européennes. Il comprend actuellement 198 membres désignés par les parlements nationaux mais devrait en compter 410 lorsqu'il sera élu au suffrage universel, en principe en 1978. Cette élection a suscité de nombreuses polémiques ; en général les communistes et une partie du RPR y sont opposés par crainte de voir ce Parlement s'arroger des compétences qui ne lui sont pas attribuées par le Traité de Rome. La défense n'est-elle pas l'une d'elles ? Or, précisément depuis 1973, on note une évolution de l'intérêt porté par le Parlement européen aux problèmes de défense et de sécurité, tant il est difficile de séparer ceux-ci des aspects économiques et commerciaux, qui sont du ressort de cette institution. Bien plus, la position des gouvernements des « Neuf » à l'égard de cette extension a elle aussi évolué jusqu'à l'admettre dans certaines limites. L'auteur fait d'abord l'historique et le point de cette question ; il émet ensuite un jugement personnel sur le sens dans lequel peut se poursuivre une évolution qui, selon lui, ne mettrait pas nécessairement l'Europe en mauvaise posture pour relever le défi américain, notamment en matière de production d'armements.
« La défense aujourd'hui, loin d'être spécifiquement militaire ni bornée à la seule perspective d'un conflit armé, s'exerce à tout moment et s'applique à tous les domaines. Elle traduit la capacité physique et militaire d'une nation à résister aux pressions qui, de l'extérieur, ne cessent de peser sur son indépendance, c'est-à-dire sur son existence. De même qu'un organisme humain vigoureux secrète en lui-même les armes contre ce que la médecine moderne appelle précisément « les agressions », qui risquent à tout moment de porter atteinte à la santé, de même un peuple fort s'assure les moyens de détourner les périls qui guettent en permanence les nations, et c'est à la possession de ces moyens qu'on juge de sa vitalité et, en quelque sorte, de sa santé ». Lire la suite
L'auteur nous présente ici un tableau synthétique de ce grand pays : il en définit la situation géopolitique en Asie et dans l'océan Indien, souligne sa puissance industrielle et militaire – avec sa dimension nucléaire – et ses capacités de développement qui, d'ores et déjà, assurent l'indépendance de cette grande démocratie, en font un modèle pour le Tiers-Monde et la mettent à cet égard en concurrence avec la Chine. M. Morarji Desai, qui a succédé à Mme Indira Gandhi à la suite de la bataille électorale du printemps dernier, saura-t-il maintenir cet acquis ? On ne peut que le souhaiter.
Cet Extrême-Orient – entendu ici comme la zone comprenant la Chine, la Sibérie, le Japon, la péninsule indochinoise et les pays de l'Ansea (Thaïlande, Malaysia, Philippines, Indonésie et Singapour) – comment réagit-il face à une Chine qui affiche sa volonté de devenir une grande puissance avant la fin du siècle et qui est apparemment décidée à s'en donner les moyens ? Selon l'auteur, un officier qui connaît bien ces problèmes et a séjourné plusieurs années dans cette région, l'ensemble de l'Extrême-Orient joue Teng Hsiao-ping gagnant. Si ce pronostic est bon, la prédiction de Tibor Mende concernant les « Soleils levants » de la Chine et du Japon appelés à conjuguer leur course à la puissance pourrait bien se réaliser.
Il y a quelques années encore les estimations des autorités chinoises quant au chiffre de la population variaient entre elles d'une centaine de millions. Avec l'élimination des radicaux et la liquidation des séquelles de la Révolution culturelle, il semble qu'une nouvelle phase de centralisation administrative ait permis la mise en place d'un appareil statistique plus fiable. Des chiffres ont été publiés en 1977 par divers organes chinois de presse ou de radio. L'auteur, un sinisant qui a passé plusieurs années en Chine, les analyse ici et en tire quelques conclusions pour le développement économique de la Chine, laquelle vise à accéder au rang de puissance industrielle majeure selon un modèle propre et sans rupture brutale des équilibres traditionnels entre la vie rurale et la vie citadine. Lire les premières lignes
Pour évaluer les chances du geste de paix du président Sadal. il convient d'abord d'en rechercher la genèse. C'est ce que fait ici l'auteur, spécialiste du monde arabe et de l'Islam. Après l'entrevue pathétique de Jérusalem dont le président égyptien sort grandi et pourvu d'une stature nouvelle, rien ne sera plus comme avant. Mais tant que le Palestinien restera l'absent, « l'innommé », le processus de paix n'est-il pas condamné à l'enlisement ?
Chroniques
L’année 1978 ne s’est pas ouverte dans la paix. Il aurait fallu faire abstraction de certaines réalités fondamentales pour penser que les entretiens Sadate-Bégin allaient, par eux-mêmes, régler la crise du Moyen-Orient, dans laquelle s’entremêlent tant de facteurs raciaux et religieux. Mais qu’il s’agisse des conflits de la « corne » de l’Afrique et du Sahara occidental, ou de la maladie chronique de l’Irlande, ou des autres tensions qui obscurcissent l’horizon de plusieurs parties du monde, rien ne paraît pouvoir, sur le plan psychologique, jouer un rôle comparable à celui des entretiens égypto-israéliens. Lire les premières lignes
La 22e session de l’Assemblée de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) s’est tenue à Paris du 28 novembre au 2 décembre 1977 sous la présidence de M. Kai-Uwe von Hassel (1). Lire les premières lignes
Ce n’est apparemment pas demain que les questions de défense échapperont aux contradictions de la gauche. Il est vrai qu’elles ont été incluses dans l’arsenal de la tactique électorale, ce qui n’est assurément pas la meilleure façon de les soustraire à d’inutiles controverses. Le changement de cap du Parti communiste à l’égard de la dissuasion n’a pas aboli les aspirations pacifistes qui ont toujours animé la gauche. La dissuasion n’est pas socialiste, affirment les irréductibles, et François Mitterrand préfère traiter d’une stratégie pour le désarmement (Le Monde des 14 et 15 décembre) plutôt que d’examiner les conditions d’une efficace défense nationale. Lire les premières lignes
La réorganisation des forces terrestres, ainsi que leur modernisation, impliquaient de concevoir une nouvelle doctrine logistique. Celle-ci est maintenant définie pour l’essentiel, notamment au niveau du corps d’armée qui représente l’échelon de commandement le plus élevé ayant des responsabilités à ce sujet. Lire la suite
Ayant à décider du futur avion de combat de l’Armée de l’air, le gouvernement faisait choix, le 18 décembre 1975, du Mirage 2000, de préférence au biréacteur ACF Super-Mirage dont les coûts de développement et de production en série étaient jugés trop importants en comparaison des possibilités budgétaires. Lire les premières lignes
Après une mission de sept mois en mer Rouge et en océan Indien, le porte-avions Foch a regagné Toulon le 7 décembre dernier. Les autres bâtiments du groupe « Saphir II », l’escorteur d’escadre Bouvet, le transport de chalands de débarquement Orage, le pétrolier ravitailleur Saône et le Lac Tonlé-Sap ont également rallié la métropole peu après. Il en a été de même pour le « Groufumaco » (Groupement des fusiliers marins commandos) qui pendant de longs mois a assuré des missions diverses à Djibouti. Mayotte ou La Réunion. Lire les premières lignes
En Rhodésie, un nouveau durcissement de la position de M. Ian Smith fait suite à la visite de Lord Carver qui, selon le plan de règlement anglo-américain, devrait être chargé de diriger l’administration rhodésienne au nom de la couronne britannique jusqu’aux élections : au préalable, cette personnalité, assistée du général indien Prem Chand, « représentant spécial » de l’ONU, avait la tâche de négocier la conclusion d’un cessez-le-feu entre les forces du gouvernement rhodésien et celles du « Front patriotique ». Mais sans se soucier des activités des diplomates anglo-américains et conformément à la promesse faite à ses électeurs, M. Smith a entamé des conversations avec les responsables des mouvements africains modérés. Le chef traditionnel Chirau, dirigeant de l’organisation du peuple uni du Zimbabwe (ZUPO), le révérend Sithole, président du Conseil national africain (ANC) et l’évêque Muzorewa, président du Conseil national africain unifié (UANC), ont accepté de discuter avec lui après que le Premier ministre se fut engagé à respecter strictement le suffrage universel. Les discussions portent sur les garanties que devrait donner la future constitution à la communauté blanche. Sa représentation à l’Assemblée par le tiers des députés pourrait être admise mais ne l’est pas encore : de son côté, M. Smith accepterait d’accorder le droit de vote à partir de dix-huit ans. En revanche, les Africains refuseraient toute concession sur deux des dispositions constitutionnelles prévues dans le projet gouvernemental : celle qui permettrait de bloquer un amendement à la constitution qui ne conviendrait pas à la communauté devenue minoritaire et celle qui accorderait aux fonctionnaires blancs une garantie d’emploi. Lire les premières lignes
* J’estime que les chances de l’avenir sont du côté d’un monde pluraliste dans ses choix, multipolaire dans ses centres de décision et où le dialogue des continents, des cultures et des peuples effacera progressivement l’affrontement des idéologies et des blocs militaires. Lire la suite
Bibliographie
Nos lecteurs marins connaissent bien maintenant cet ouvrage, dont l’édition mise à jour et enrichie de nouveaux apports paraît tous les deux ans. Les Flottes de combat ne le cèdent en rien en qualité à leur célèbre homologue anglais, le Janes. L’ouvrage constitue un répertoire détaillé et abondamment illustré des flottes militaires de tous les pays du monde. Il présente également leurs systèmes d’armes et leurs équipements (moyens de détection notamment). Il met ainsi à la disposition des marins une mine de renseignements de toutes sortes y compris sur la structure des principales forces, l’organisation du commandement et leurs capacités. C’est un ouvrage absolument indispensable à tout commandant de bord. Lire la suite
Le sous-titre de cet ouvrage « Sécurité de la France et union européenne » éclaire parfaitement l’idée directrice de cette étude dont le sérieux et la profondeur méritent d’être signalés. Lire la suite
Directeur d’étude et de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques et issu lui-même d’une lignée alliant l’université à la politique – son père, professeur de droit et de sciences économiques, fut plusieurs fois ministre du général de Gaulle et son grand-père fut président du Sénat durant la dernière décennie de la IIIe République – Jean-Noël Jeanneney nous propose de tirer les leçons de l’expérience du Cartel des Gauches entre 1924 et 1926. Il semble ainsi vouloir conjurer le sort qui voudrait qu’à la série des échecs de la gauche – 1924, 1932, 1936, 1956 – ne vienne s’ajouter l’année fatidique 1978. Lire la suite
Les marins voient toujours avec plaisir paraître un nouveau livre du capitaine de vaisseau Roskill, auteur de l’histoire officielle de la marine royale britannique dans la Seconde Guerre mondiale (The War at Sea 1939-1945 – HMSO 1954-1961). Avec celui-ci nous découvrons, à travers les rapports de Churchill avec ses amiraux entre 1911 et 1945, un portrait nouveau du personnage et de son action dans les domaines militaires et maritimes avant et pendant les deux dernières guerres. Lire la suite
Nous avions déjà les sondages, les face-à-face télévisés, l’échange des « petites phrases », voici les livres de politique-fiction. L’un des collaborateurs du Canard Enchaîné vient de nous livrer à son tour ses vues sur les débuts de la prochaine législature, mais Fabre-Luce et Philippe de Commines ont été les premiers à se lancer dans l’aventure. Leurs deux livres présentent bien des analogies, la principale étant de nous montrer sur quelle pente une victoire de la gauche entraînerait le pays, une gauche qui serait elle-même finalement victime du piège tendu à l’électorat : « La raison des choses finira par triompher de la brutalité des choses » remarquait Proudhon. Lire la suite
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André Cabanis : Introduction à l'histoire économique et sociale de la France aux XIXe et XXe siècles ; Éditions Privat, 1977 ; 247 pages Lire la suite
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