Armée de terre - La brigade logistique - Le Matériel devient une arme - Le déploiement outre-mer de l'Armée de terre
La brigade logistique
La réorganisation des forces terrestres, ainsi que leur modernisation, impliquaient de concevoir une nouvelle doctrine logistique. Celle-ci est maintenant définie pour l’essentiel, notamment au niveau du corps d’armée qui représente l’échelon de commandement le plus élevé ayant des responsabilités à ce sujet.
Au plan des structures, il existe désormais au corps d’armée une brigade logistique dont le commandement est assuré par un officier général.
Au plan du fonctionnement, trois chaînes spécifiques sont organisées pour assurer le soutien des forces :
– Une chaîne de ravitaillements,
– Une chaîne de maintien en condition des matériels,
– Une chaîne santé.
Chacune d’entre elles comporte des groupements assurant ravitaillements et soutiens divers jusqu’au niveau de la division. Le soutien des éléments organiques de corps d’armée est fourni par des bases en fonction de la position géographique des éléments.
La brigade logistique du 1er Corps d’armée a été créée le 1er août 1977 à Verdun. Celle du 2e Corps d’armée sera mise sur pied le 1er août 1978. Constituée pour une large part de formations d’active, la brigade logistique entame une phase d’expérimentations. L’exercice Pélican de novembre 1977 vient de permettre une première évaluation de ses capacités. D’autres expériences sont programmées pour 1978 alors que, simultanément, des études sont menées pour préciser l’organisation et les procédures de la logistique à l’échelon de la division.
Nouvelle grande unité née de la réorganisation générale des forces, la brigade logistique s’est engagée sans délai dans l’action afin d’adapter au plus tôt et au mieux ses structures et ses techniques aux nécessités d’un soutien efficace des grandes unités 1977.
Le Matériel devient une arme
Tout en conservant les attributions d’un service, le service du Matériel est devenu une arme en février 1976. Cette décision a eu des répercussions importantes, notamment aux plans des structures et des personnels.
Les missions n’ont pas évolué de manière fondamentale mais les modalités d’exécution sont en cours de transformation afin d’atteindre à un meilleur rapport coût-efficacité.
C’est ainsi que sont recherchées, en particulier :
– la généralisation du soutien au plus près ;
– une nouvelle répartition des opérations de deuxième et troisième échelons ;
– la participation plus large des établissements de l’infrastructure au soutien direct.
Les structures connaissent des remaniements qui visent notamment à faciliter le passage du temps de paix au temps de crise et de guerre.
Quant aux sous-officiers, ils ont été admis automatiquement dans l’arme.
Assurer avec la plus grande efficacité le maintien en condition de matériels de plus en plus complexes demeure la préoccupation majeure du Matériel. Les diverses et multiples transformations réalisées, entreprises ou à l’étude, devraient permettre à la nouvelle arme d’y satisfaire.
Les directions régionales du Matériel sont devenues des commandements et directions du Matériel.
Le déploiement outre-mer de l’Armée de terre
Les chefferies des corps d’armée et des divisions ont été remplacées par des commandements du Matériel. Les groupements de réparation de division blindée ou d’infanterie succéderont aux CLRM (Compagnie légère de réparation du matériel) et CRRM (Compagnie renforcée de réparation du matériel) alors que, dans la brigade logistique, apparaîtront les groupements de réparation du matériel de CA, les groupements d’approvisionnement du matériel et les groupements munitions. À terme, 85 % des officiers du Matériel appartiendront à l’arme et 15 % au service.
Le recrutement direct et semi-direct aura désormais lieu par l’École spéciale militaire, l’École militaire interarmes, l’École nationale supérieure des arts et métiers, l’École militaire du corps technique et administratif ainsi que par la promotion des sous-officiers (rang). Comme dans les armes, les officiers du Matériel devront effectuer les temps de commandement et de troupe réglementaires.
Près de 17 000 hommes de l’Armée de terre sont stationnés outre-mer, soit dans les départements et territoires d’outre-mer, soit dans les pays indépendants d’Afrique qui ont signé des accords de défense avec la France, soit enfin dans d’autres pays indépendants d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud au titre de l’assistance militaire technique.
Bien que les troupes de Marine constituent logiquement l’arme la plus largement représentée, avec plus de 12 000 hommes, il faut savoir que la Légion est présente avec 30 % de ses effectifs, que le Matériel engage 750 hommes et que le Génie y dispose, au total, de 620 hommes.
Ce personnel appartient à des unités de types très différents : formations motorisées et mécanisées, sections d’éclairage, unités parachutistes et d’artillerie, compagnies de travaux et de soutien. En outre, quatre régiments du Service militaire adapté (SMA) et le Centre de formation professionnelle de Guyane assurent notamment la formation militaire et professionnelle des jeunes Antillais, Guyanais et Réunionnais effectuant leur service dans ces unités.
Il convient de noter, pour conclure, qu’à quelques exceptions près, les formations en service outre-mer sont constituées d’engagés. Leur disponibilité opérationnelle est ainsi très élevée. Par ailleurs, une partie des moyens outre-mer est composée d’« unités tournantes » en provenance de régiments de métropole. Leur durée de séjour est de quatre à six mois. Ce système, souple, offre l’avantage d’accroître les capacités des unités ayant vocation à l’action extérieure, telle la 11e Division parachutiste, la 9e division d’infanterie de Marine et la Légion étrangère. ♦