Faits et dires
* J’estime que les chances de l’avenir sont du côté d’un monde pluraliste dans ses choix, multipolaire dans ses centres de décision et où le dialogue des continents, des cultures et des peuples effacera progressivement l’affrontement des idéologies et des blocs militaires.
Le président Giscard d’Estaing
au président Carter, 4 janvier 1978
* La puissance militaire sans la détente peut conduire à un conflit ; mais la détente serait impossible sans l’alliance de l’Otan et un soutien populaire en faveur d’une défense forte.
Le président Carter
au Palais des Congrès, Paris, 4 janvier 1978
* Les engagements du gouvernement et du peuple américains quant à la sécurité de l’Europe sont absolus. Nul ne doit douter que nous maintiendrons en Europe les forces nécessaires pour faire face à ces engagements. Nous savons aussi gré à la France de maintenir et de perfectionner les forces qui sont essentielles à la défense.
Le président Carter
au Palais des Congrès, Paris, 4 janvier 1978
* Nous nous refusons à ce que nos amis africains, en particulier les plus faibles d’entre eux, soient soumis à des menaces de déstabilisation… Nos amis peuvent compter sur la solidarité de la France. La France n’abandonnera pas les faibles dans l’exercice de leurs droits légitimes à l’indépendance et à la sécurité. Bien entendu, la France ne menace personne et n’a jamais songé à menacer quiconque.
Le président Giscard d’Estaing
devant le corps diplomatique, le 1er janvier 1978
* Ce qu’un pays comme la France attend de ses forces armées n’est pas séparable du rôle qu’il entend jouer dans le monde. Il n’est pas déraisonnable de penser qu’une action puisse s’avérer nécessaire, soit à la demande d’États amis liés à la France par des conventions particulières ou bien des Nations unies, soit afin d’assurer hors du territoire national la protection de nos intérêts ou de nos compatriotes.
M. Yvon Bourges,
ministre de la Défense, le 17 décembre 1977
* La France consacrera en 1978 une somme de 2 millions de francs à des études préliminaires sur la définition d’un missile de croisière. Les dépenses correspondantes ont été d’un million en 1977. C’est ce qui ressort de rapports parlementaires.
Le Monde, 12 décembre 1977
* La commission de la défense de l’Assemblée nationale a rejeté une proposition de loi socialiste instituant un médiateur militaire, cette compétence appartenant au président de la République.
Paris, le 19 décembre 1977
* Les pays de l’Alliance atlantique doivent renforcer leur coopération dans les domaines non militaires. La sécurité n’est pas seulement une question de puissance militaire. La sécurité comprend aussi une combinaison de nombreux autres facteurs, politiques, économiques, sociaux et psychologiques. C’est la combinaison de ces facteurs que la doctrine communiste appelle « la corrélation des forces ». L’ouest ne peut se permettre une vue plus étroite.
Rapport du conseil atlantique des États-Unis,
le 1er janvier 1978
* Lors de leur réunion de Bruxelles les ministres de la défense de l’Otan ont décidé d’accroître en Europe les stocks d’armes antichars (missiles et roquettes).
En matière de détection aérienne, ils ont donné la préférence au système américain AWACS (exception faite de la Grande-Bretagne qui adopte son propre projet Nimrod). La France, absente des discussions officielles pourrait souscrire un abonnement aux informations recueillies par ces « radars volants ». Les ministres ont reporté leurs conclusions sur la bombe à neutrons et sur le missile de croisière bien que le secrétaire américain à la Défense, Harold Brown, ait affirmé que les Européens pourront acquérir des cruise missiles.
Bruxelles, le 6 décembre 1977
* Le Président Leonid Brejnev a invité les États-Unis à renoncer à la production de la bombe à neutrons : mais si une telle arme était développée contre nous en Occident, nous ne pourrions rester des observateurs passifs. Nous nous verrions obligés de répondre à ce défi et la course aux armements serait portée à un niveau encore plus dangereux.
Dans une interview à la Pravda,
le 23 décembre 1977
* Selon le Pentagone, l’Union soviétique a entrepris de mettre en batterie son nouveau missile SS-20, d’un rayon d’action de 4 800 kilomètres. Installé sur rampe mobile, il commence à être déployé en Russie orientale, en direction, semble-t-il. du territoire chinois.
Associated Press, 28 décembre 1977
* Aux États-Unis, le programme de mise au point du missile mobile intercontinental MX risque d’être retardé par des impératifs budgétaires. Le département de la Défense aurait demandé pour 1979 quelque 128 milliards de dollars dont 245 millions pour le MX. La Maison-Blanche voudrait réduire le budget militaire à 125 milliards.
AFP, le 16 décembre 1977
* L’Allemagne de l’Ouest procède à des essais de missiles IRBM au Zaïre, dans la province du Shaba, où une société allemande (Orbital Launch and Rocket Corp.) loue depuis 1976 une zone de 250 000 km2. L’importance de cette zone laisse penser que les essais portent sur un missile de croisière.
Le magazine Penthouse,
dans un article signé Tad Szulc