Armée de terre - La dérivation est une réalité - Échanges accrus entre le service historique et l'université - Expérimentation de camionnettes tactiques - Le service du Génie - Un stage pour les chefs de services techniques - Changements d'arme 1979
La dérivation est une réalité
Parmi les six principes qui constituent le fondement de la réorganisation des forces terrestres figure celui de « rajeunir et alléger le système de mobilisation ». L’année 1978 est, dans ce domaine, marquée par le début de la mise en place d’un nouveau plan dont l’esprit a été présenté dans notre chronique du mois d’avril 1978.
Afin de tester le principe de dérivation au niveau d’une grande unité, une expérience a été tentée au début du mois de septembre en Périgord. Durant cinq jours, 3 000 réservistes de la 115e DI (Division d’infanterie), dérivée de la 15e DI de Limoges, ont été convoqués, équipés, entraînés, engagés dans une manœuvre d’ensemble, puis rendus à la vie civile sans qu’aucune difficulté majeure ne soit survenue.
Originaires de la région, les réservistes ont répondu dans d’excellentes conditions à l’appel puisque les tableaux d’effectifs ont été réalisés à 97 %. Ils ont démontré leur compétence lors de la manœuvre Sarigue qui s’est déroulée de manière satisfaisante. Les enseignements tirés permettront d’accroître encore la valeur des mécanismes et l’efficacité des Grandes Unités. Deux divisions seront convoquées en 1979 dans le même esprit.
Échanges accrus entre le Service historique et l’Université
Conservant, gérant et exploitant les archives de l’Armée de terre, des organismes interarmées et interministériels de défense, le Service historique de l’Armée de terre (SHAT) offre à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire des armées et des guerres des possibilités de recherche d’une grande valeur.
Les universitaires et les étudiants viennent y puiser les éléments nécessaires à l’élaboration de thèses ou de mémoires. Ils y collaborent de plus en plus avec les officiers du service, comme en témoignent, plus particulièrement, le Centre d’histoire militaire de Montpellier et le Centre d’histoire militaire et de défense récemment créé à Vincennes.
En effet, après la création d’une chaire d’histoire de la défense à l’Université de Paris I en 1977, son titulaire a ouvert, dans les locaux du SHAT, un centre où sont dirigées les recherches d’étudiants sur l’histoire militaire de la France ainsi qu’un séminaire sur la stratégie entre 1870 et 1914.
Cet approfondissement des relations entre l’Armée de terre et l’Université se traduit également dans la Revue historique des armées (RHA), en cours d’évolution. Son contenu est défini par un comité regroupant les chefs des services historiques des trois armées et quatre universitaires. L’objectif est d’aborder l’histoire militaire sous ses différents aspects, notamment opérationnels, sociologiques et économiques.
Expérimentation de camionnettes tactiques
Quatre modèles différents de camionnettes de type commercial vont subir en corps de troupe, en 1979, une expérimentation de vieillissement accéléré. Il s’agit, en effet, de renouveler, à partir de 1980, le parc actuel de camionnettes tactiques.
Les quatre modèles de véhicules ont été retenus parmi sept types « évalués » par l’Établissement technique d’Angers en 1977-1978. Le choix s’effectuera au terme de l’expérimentation. Le modèle adopté devra être affecté dans les unités en 1980-1981. Il serait produit, à partir de 1982, au rythme annuel de 1 500 unités.
Le service du Génie
Ayant pour mission majeure de gérer et d’entretenir le domaine militaire de l’Armée de terre, le service du génie est présent en métropole dans 200 garnisons. À l’échelon central se trouve la direction centrale qui dispose de la Section technique des bâtiments, fortifications et travaux (STBFD). Chaque région militaire comporte une direction régionale placée sous les ordres du commandant de région. À l’échelon local, une direction de travaux couvre plusieurs départements. La STBFT est chargée d’informer, conseiller et orienter les services locaux du Génie. Elle est aussi le bureau d’études de la direction centrale pour les projets importants ou complexes.
Afin d’améliorer son efficacité, le service du Génie vient de décider la mise en place, entre 1978 et 1981, de mini-ordinateurs dans les directions régionales et les directions de travaux. Cet ensemble constituera le Système informatique des travaux du génie (Sitrag).
Un stage pour les chefs des services techniques
Un stage national de chef des services techniques régimentaires vient d’être créé. D’une durée de trois semaines, il se propose de faire acquérir les connaissances de base facilitant l’exercice des fonctions de chefs de services techniques.
Les aspects généraux seront abordés à l’École supérieure et d’application du matériel (ESAM) avant d’examiner les aspects locaux au niveau de la région militaire d’appartenance des stagiaires. Deux sessions annuelles regrouperont chacune une trentaine de stagiaires. La première débutera en automne 1978.
Changements d’arme 1979
La réorganisation des forces terrestres entreprises en 1976 a conduit le commandement à mettre au point les modalités des changements d’arme pour les cadres d’active, officiers et sous-officiers. Les premiers mouvements se sont effectués en 1978. Pour 1979, il est prévu que des officiers de l’infanterie et, dans une moindre mesure, des Troupes de Marine, rejoindront l’Artillerie, le Train, le Génie et les Transmissions : l’Armée blindée et l’Artillerie recevant des sous-officiers venant surtout de l’Infanterie et des troupes de Marine.
Les changements concerneront, d’une part, les lieutenants-colonels, commandants et capitaines, et d’autre part les adjudants-chefs, adjudants et sergents-chefs. Le volontariat demeure la règle de base. Toutefois, le commandement peut procéder à des détachements d’office de trois ans à l’issue desquels les intéressés rejoignent leur armée d’origine s’ils le désirent. ♦