Début octobre, le Pentagone a publié les statistiques provisoires concernant les ventes d’armes américaines à l’étranger. Pour l’année fiscale (FY) 1978 ces ventes se sont élevées à 13,7 milliards de dollars, soit 0,5 Md de plus que le record absolu atteint en 1976 (13,2 Mds), et ce malgré les efforts du président Carter visant à les réduire.

En effet, à son arrivée à la Maison-Blanche, dans le cadre de la « moralisation » de la politique des États-Unis, le nouveau Président a décidé d’entreprendre une action à la fois sur le plan national et sur le plan international.

Sur le plan national, un certain nombre de lois ont été votées, dont le renforcement de l’Arms Export Control Act (AECA) de 1976 qui impose à l’administration de fournir systématiquement au Congrès les éléments de jugement – en particulier, l’impact de la vente sur l’équilibre régional : divers fournisseurs possibles en cas de refus américain ; importance de la vente pour les forces militaires du pays concerné… – avant toute vente importante d’armes à l’étranger (sauf Japon, pays de l’Otan et de l’ANZUS – Australia, New Zealand, United States Security Treaty). D’autre part le président Carter a décidé de réduire de 8 % les ventes aux pays en voie de développement et de les limiter à 8,55 Md $ pour FY 1978 contre 9,2 en FY 1977, non compris les ventes de services (construction d’infrastructure militaire – aérodromes, postes de commandement etc.) dont le montant atteint 2,8 Md, soit 32,7 % des ventes proprement dites. Enfin l’administration utilise également de façon très extensive le motif du non-respect des droits de l’homme dans certains pays pour réduire ou même supprimer l’aide militaire américaine (directe sous forme de crédits ou indirecte par le biais des ventes de matériel militaire).