Défense à travers la presse
À mi-course de son mandat, le président Carter subit l’épreuve des illusions perdues. Ses ambitions concernant les droits de l’homme ont été atteintes par les risques qu’elles faisaient naître, son programme énergétique est jugé insuffisant par les spécialistes et insupportable par son électorat, sa politique d’aide à l’étranger reste inférieure aux normes établies par les Nations unies mais elle est vivement critiquée par 72 % des Américains et le magazine Time (du 16 octobre 1978) qui le révèle nous apprend aussi que 31 % des personnes interrogées trouvent les dépenses militaires trop élevées, contre 27 %. D’où le souci de la Maison-Blanche de parvenir à un accord sur les SALT (Négociations sur la limitation des armes stratégiques). Notre confrère Le Matin du 18 octobre va jusqu’à dire :
« Après Camp David, un accord sur la limitation des armements nucléaires donnerait à Carter la dimension d’un homme d’État… Or les deux pays semblent pressés maintenant d’arriver à un accord final. Les États-Unis se préoccupent de la santé de Brejnev dont la disparition pourrait changer les données politiques à Moscou. De leur côté, les Russes veulent conclure vite parce que, d’après les experts américains, ils craignent la supériorité technologique des États-Unis. »
À Washington on paraît s’impatienter devant la lenteur des négociations, et les commentateurs considèrent comme un avertissement à Moscou le fait pour le président Carter d’avoir approuvé la modification de l’ogive du missile Lance (MGM-52) de manière qu’il puisse emporter une « bombe à neutrons ». Pour Le Monde (20 octobre) cette décision « relève plus de l’affrontement psychologique que d’un nouveau virage du Président américain » :
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