Faits et dires
* J’ai été conduit à plusieurs reprises, quelles que soient bien entendu les vagues de la démagogie à ce sujet, à rappeler que le service militaire restait et resterait la loi en France. Pour des raisons touchant à la structure de notre pays et au fait qu’il est inévitable que dans des sociétés comme les nôtres une partie de la population soit disponible et soustraite aux autres contraintes, aux autres facilités de la vie nationale, nous serons conduits certainement à maintenir ce service national aussi longtemps que notre défense en aura besoin.
Président Giscard d’Estaing,
Revue TAM (Terre, Air, Marine), 18 janvier 1979
* Il y a deux tentations à éviter comme de geler les équilibres internationaux à travers la permanence des blocs exprimant des hégémonies ou de croire possible, dans le monde tel qu’il est, un désarmement général et complet… Le désarmement doit porter en priorité sur deux facteurs d’instabilité : le caractère excessif des arsenaux stratégiques des superpuissances par rapport aux nécessités de leur dissuasion mutuelle ; l’accumulation déséquilibrée des armements conventionnels en Europe.
M. André François-Poncel
devant le Comité du désarmement,
Genève, 24 janvier 1979
* La France souhaite la conclusion prochaine d’un accord équilibré de réduction des armements nucléaires stratégiques entre les États-Unis et l’Union soviétique (URSS). Elle n’envisage pas de participer à une éventuelle négociation sur la limitation des armements dits de la « zone grise » en Europe, pour des raisons tenant à l’indépendance de sa dissuasion. La France, enfin, note l’accueil positif fait par certains États à sa proposition pour la tenue d’une conférence sur le désarmement en Europe. Elle continuera son action diplomatique en vue de la préparation de cette réunion.
Communiqué du conseil des ministres,
10 janvier 1979
* Le président Carter : L’accord SALT II (négociations sur la limitation des armes stratégiques) n’est pas fondé sur le sentiment mais sur l’intérêt de chacun. Je ne signerai pas un accord qui ne relèverait pas le niveau de notre sécurité nationale. Je ne signerai pas un accord dont l’application ne puisse être vérifiée. Notre force de dissuasion est écrasante et je ne signerai pas d’accord à moins que cette force reste écrasante.
Message sur l’état de l’Union,
23 janvier 1979
* La normalisation des relations diplomatiques entre Washington et Pékin a peut-être été la cause de l’ajournement, en décembre, de l’accord SALT II. C’est une impression que nous avons eue. Les Soviétiques ont publiquement et officiellement démenti toute corrélation, mais je pense qu’il est possible qu’il y ait eu une certaine corrélation dans leur esprit.
Président Jimmy Carter,
interview à la NBC (National Broadcasting Company)
18 janvier 1979
* La Grande-Bretagne accepterait de participer à d’éventuelles négociations soviéto-américaines SALT III à condition que l’URSS offre, en échange, des réductions substantielles de ses missiles nucléaires tactiques ou de moyenne portée qui menacent l’Europe de l’Ouest. La Grande-Bretagne doit aborder sérieusement ce problème en raison du fait qu’une décision sur le remplacement des fusées du type Polaris doit être prise dans 18 mois.
Financial Times, 11 janvier 1979
* Le gouvernement de la RFA (République fédérale d’Allemagne) est disposé à parvenir à une limitation équilibrée des armements et à leur contrôle. Il est prêt à réduire les forces de la Bundeswehr de manière effective et non seulement symboliquement mais il ne saurait être question que les pays du Pacte de Varsovie déterminent la puissance des forces armées de la RFA.
M. Hans Apel, ministre de la Défense
à la Radio de Stuttgart, 20 janvier 1979
* L’équilibre actuel entre l’Otan et le Pacte de Varsovie est suffisant pour organiser une défense. Il nous suffit d’avoir assez de forces pour permettre aux États-Unis d’amener en quelques jours les grands renforts dont nous aurions besoin car seule l’intervention de la puissance militaire américaine peut permettre de rétablir l’équilibre entre l’Europe et l’Union soviétique.
M. Joseph Luns,
secrétaire général de l’Otan,
Paris, 24 janvier 1979
* Les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne de l’Ouest ont envisagé lors du sommet de la Guadeloupe la mise au point d’un missile nucléaire à portée intermédiaire qui serait basé en Europe et capable d’atteindre l’URSS, mais aucune décision n’a été prise.
New York Times, 20 janvier 1979
* Le général Alexander Haig a décidé de quitter son poste de Chef suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) et démissionnera de l’armée le 30 juin.
* Si nous voulons vraiment brider l’Ours polaire, la seule chose réaliste est de nous unir. Si nous dépendons seulement de la puissance des États-Unis, ce n’est pas assez. Si nous dépendons seulement de la puissance de l’Europe, ce n’est pas assez. La Chine est un pays pauvre et insignifiant mais si elle s’unit avec les États-Unis cela aura du poids.
M. Deng Xiaoping, vice-premier ministre chinois
au magazine Time, 29 janvier 1979
* Un premier avion de détection et de contrôle aérien avancé AWACS (Système de détection et de commandement aéroporté) sera affecté dès le mois de juillet 1980 à la base américaine de Kadena au Japon.
Communiqué du Pentagone,
19 janvier 1979
* Les États-Unis et les Philippines ont conclu un nouvel accord de cinq ans sur le maintien de six bases militaires américaines dans l’archipel. Cet accord renouvelable tous les cinq ans met un terme à trois ans de difficiles négociations.
AFP (Agence française de presse),
7 janvier 1979
* La Libye surprendra le monde entier en effectuant un jour son premier essai nucléaire quelque part dans le Sahara. La Libye coopère à la mise au point de cette bombe avec le Pakistan.
Hebdomadaire Al-Nadha,
19 janvier repris par AFP, au Koweït
* Le gouvernement iranien a annulé un contrat militaire de 575 millions de dollars avec la filiale Bell Helicopter de la société américaine Textron.
Agence UPI (United Press International),
20 janvier 1979