Institutions internationales - Europe-Afrique - L'Europe à petit pas - Tensions au sein du General Agreement on Tariffs and Trade (GATT)
À peine la révolution iranienne avait-elle provoqué l’effondrement de la dynastie des Palhavi et l’instauration d’un pouvoir dont on ne sait pas s’il restera dominé par l’ayatollah Khomeiny ou sera troublé par les groupes se réclamant plus ou moins directement du marxisme, qu’une nouvelle crise éclatait, le conflit armé entre la Chine et le Vietnam. Depuis l’ouverture du schisme soviéto-chinois, la situation en Asie du Sud-Est était dominée par la lutte d’influence que se livraient les deux Grands du communisme.
La signature d’un traité de paix et d’un accord commercial entre la Chine et le Japon, puis, peu après, la normalisation des relations diplomatiques entre la Chine et les États-Unis, puis la visite de M. Deng Xiaoping à Washington, donnèrent de nouvelles dimensions aux changements intervenus dans le rapport de forces : c’était un nouvel âge du Pacifique qui s’ouvrait. Sans qu’il soit possible d’établir une relation de cause à effet entre ces échecs psychologiques et politiques de l’URSS, et la crise ouverte par l’initiative chinoise, on ne peut manquer de remarquer que les forces vietnamiennes ont joué un rôle déterminant dans l’effondrement du régime des Khmers Rouges au Cambodge, soutenu par Pékin. L’intervention du Vietnam au Cambodge a provoqué l’offensive de la Chine à la frontière vietnamienne. Toujours est-il que l’Asie du Sud-Est est devenue la zone la plus « chaude » du monde, et que l’ONU est condamnée à des vœux pieux.
Europe-Afrique
Lors de son voyage au Cameroun, M. Giscard d’Estaing a lancé un nouvel appel en faveur du renforcement des relations entre la Communauté européenne et les pays africains. Déjà la Convention de Lomé, qui lie la CEE à plus de cinquante pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) est l’objet d’actives négociations en vue de son renouvellement l’an prochain. La Commission a proposé aux « Neuf » d’étendre l’une des dispositions principales de cet accord, celle qui concerne la garantie des recettes d’exportations agricoles (et de minerai de fer) de ces pays. Désormais, si les gouvernements approuvent la Commission, les recettes correspondant aux livraisons d’autres minerais par les pays ACP seraient également garanties. Cette garantie jouerait lorsque la production aurait chuté du fait d’accidents imprévisibles, d’événements politiques graves ou de difficultés d’exportation. Les sociétés multinationales en seraient exclues. Il faudrait que les livraisons concernées représentent une part importante du commerce extérieur des pays touchés. L’aide serait remboursable au bout de 5 ans, sauf pour les plus pauvres. En outre, une garantie serait accordée par les « Neuf » aux emprunts des pays ACP. Mais cette proposition de la Commission se heurte à des réticences. En dépit de quelques déceptions, le bilan de la Convention de Lomé est nettement positif. On s’attendait donc à ce que la nouvelle négociation se déroule sans histoire. Or le climat n’est pas bon. Certaines divergences de vues portent sur le fond même de l’accord : la Communauté voudrait éviter des modifications importantes à la Convention de Lomé, alors que certains de ses bénéficiaires réclament des modifications plus substantielles. Le problème se trouve complique par les répercussions des hausses du pétrole sur les économies de ceux des pays en voie de développement qui n’en produisent pas. La notion de Tiers-Monde a éclaté : si tous les pays qui le composent conservent les structures qui caractérisent l’insuffisance du développement, les uns sont devenus très riches, les autres se sont encore appauvris. De plus en plus, cependant, s’affirme la conscience de la complémentarité entre l’Europe et ce Tiers-Monde. Un premier dialogue euro-arabe fut freiné par des considérations politiques, les Arabes s’étant efforcés d’attirer les Européens dans leur camp contre Israël. M. Giscard d’Estaing élargit le cadre de la discussion en y associant d’une part les États-Unis, d’autre part les « pauvres » du Tiers-Monde : ce fut la Conférence de Paris de 1975 sur la coopération économique internationale, qui tourna court, les exigences des uns et des autres s’étant révélées incompatibles.
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