Au fil de notre temps
Lorsque le gouvernement, comme il arrive souvent à l’occasion de tel ou tel débat parlementaire ou télévisé, est amené à rendre hommage aux exceptionnelles qualités de notre corps de fonctionnaires, c’est certainement à des hommes comme Robert Catherine qu’il pense en premier lieu. Ce haut fonctionnaire au ministère de l’Industrie, professeur à l’Institut international d’administration publique, directeur de la Revue Administrative, nous apparaît en effet à travers ses écrits comme le modèle même du grand commis, compétent, travailleur, mesuré, discret et… disert. Les « soixante propos d’intérêt public » qu’il nous donne aujourd’hui font suite à d’autres, parus en 1966, et en constituent le prolongement jusqu’en 1977.
Il y est question des événements les plus divers de l’actualité politique, sociale, économique, scientifique ou même littéraire, choisis par l’auteur parce qu’ils pouvaient donner matière à réflexion dans le domaine, qui lui est particulièrement cher, de la conduite des affaires de l’État. Bien que les problèmes, d’année en année, soient restés à peu près les mêmes et toujours aussi difficiles à résoudre. Robert Catherine ne se montre jamais découragé. Il croit à un progrès possible de nos institutions à condition que l’État assume pleinement la mission éducatrice qui lui incombe. La priorité dans ce domaine, nous dit-il, est d’améliorer les rapports humains et personnels entre les catégories sociales.
Toutes ces considérations ne retiendraient peut-être pas spécialement l’attention des lecteurs quelque peu lassés par la prolifération des débats sur notre temps, s’il n’y avait dans ce livre pour le différencier de ses semblables, une très remarquable élégance de style, une justesse dans l’expression et une clarté dans l’exposé qui ne manqueront pas d’être distinguées par les plus sourcilleux. ♦