Institutions internationales - L'Europe : 8 + 1 - Les relations commerciales de la Chine et de la Roumanie avec la CEE
Rarement un événement aussi important que la conclusion d’une paix aura été célébré avec autant de retenue, voire d’inquiétude que la signature du traité qui lie désormais Israël et l’Égypte. Le quotidien israélien Haaretz a pu parler d’une « paix sans accolade » : on était en effet loin des effusions, des espoirs et des illusions qui avaient accompagné la visite à Jérusalem du Président Sadate. Seuls les événements diront si cette pax americana peut préluder à une stabilisation du Proche-Orient.
Dans une large mesure, ces événements dépendront, d’une part du degré de cohésion des pays arabes hostiles à ce traité, d’autre part du jeu diplomatique des États-Unis et de l’Union soviétique dans cette zone où la politique est hypothéquée par des passions raciales et religieuses, et où les intérêts stratégiques constituent l’un des éléments majeurs de toutes les équations diplomatiques. Le Proche-Orient reste ainsi à la fois l’une des causes et l’une des arènes de l’antagonisme entre les deux super-Grands. En libérant certaines aspirations nationales dans des régions qui n’attendaient qu’un affaiblissement de l’autorité centrale, la révolution iranienne a ajouté un nouveau facteur d’instabilité dans une zone déjà perturbée depuis longtemps.
L’Europe : 8 + 1
Dans les premiers jours de mars 1979, il apparaissait qu’un compromis était possible sur les montants compensatoires agricoles, plus exactement sur la manière de résorber ceux qui seraient susceptibles d’être créés en cas de modification de parités au sein du Système monétaire européen (SME). Le 6 mars, huit membres de la CEE – la Grande-Bretagne se tenant à l’écart – parvinrent à un accord, qui devait faciliter la mise en place du SME. L’obstruction anglaise fut certes regrettée, mais les « Huit » décidèrent de contourner l’obstacle, ce qui met en lumière la perte d’influence du Royaume-Uni sur le continent. La France et l’Allemagne fédérale (RFA) ont contribué d’une manière décisive au réveil de la vie de la Communauté en 1978. Il semble qu’elles veuillent renforcer leur action, ne fût-ce que pour que le SME devienne une entreprise durable. La décision de M. Giscard d’Estaing de « lever la réserve » exprimée fin décembre par la France à l’entrée en vigueur du SME devait permettre à celui-ci de fonctionner à partir du 14 mars. Aussi bien la session de Paris du Conseil européen, les 12 et 13 mars, s’ouvrit-elle sous d’heureux auspices. Pourtant, succédant à trois sessions en 1978 – Copenhague, Brème et Bruxelles – où la tension avait été particulièrement soutenue en raison des difficultés monétaires, ce « sommet » de Paris faisait figure de réunion de croisière, voire de routine, en dépit de l’ampleur des problèmes sociaux dans la Communauté et de l’aggravation de la crise énergétique.
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