Faits et dires
* À partir de l’époque actuelle et jusqu’aux années 1985-1987, le pouvoir de frappe français, c’est-à-dire les dommages que nous sommes susceptibles d’infliger à un adversaire éventuel est tel qu’il y a un effet dissuasif majeur.
Président Valérie Giscard d’Estaing,
FR3, le 22 mars 1979
* Il nous appartient à tous d’approfondir encore la détente afin de la rendre irréversible. Nous le ferons à 3 conditions :
– que s’établisse entre tous les États un dialogue direct, libre, ouvert, sans crainte, mené dans la modération ;
– que l’on continue à resserrer entre les États mais aussi entre les hommes la trame de la solidarité en créant les conditions de la coopération ;
– en rappelant enfin que la détente est globale, qu’elle doit nécessairement s’étendre à toutes les régions du monde.
Président Valérie Giscard d’Estaing,
à Bucarest, le 8 mars 1979
* Sans un arrêt de l’armement nucléaire on ne saurait réaliser de véritable désarmement, nous ne saurions être d’accord sur le fait que le désarmement nucléaire n’intéresse que les possesseurs d’armes nucléaires.
Président Ceausescu, le 10 mars 1979
* Il est difficile de préciser la nature des correspondances à établir entre la sécurité nucléaire et le désarmement en matière d’armement conventionnel. Nous avons noté la position de la Roumanie à cet égard. La position française se présente en des termes différents puisque notre conception est qu’il y a un problème spécifique désarmements conventionnels.
Président V. Giscard d’Estaing,
à Bucarest, le 10 mars 1979
* L’armement nucléaire combiné avec des forces conventionnelles donne à la France les moyens de jouer le rôle qui doit être le sien et qu’exprime notre diplomatie. Les armées expriment aussi quand il est nécessaire la solidarité de notre peuple à des populations démunies ou éprouvées.
M. Yvon Bourges,
au Cercle militaire à Paris, le 15 mars 1979
* Les Armées vont se doter de moyens de communication aérotransportables pour les opérations extérieures.
Général Méry,
Chef d’état-major des Armées, le 9 mars 1979
* L’Alliance atlantique demeure la pièce maîtresse de la politique américano-européenne de sécurité. Mais elle ne se limite pas à être une puissance militaire : elle remplit également une fonction importante dans le cadre de la politique de détente.
Chancelier Schmidt, Hambourg,
le 16 mars 1979
* Le développement, les améliorations et le déploiement de nouvelles armes stratégiques et tactiques par les États-Unis et l’Union Soviétique risquent d’aboutir à la remise en cause de l’équilibre de la terreur qui prévaudra entre 1980 et 1990 entre les deux Grands. Il en découlera une nouvelle course aux armements et probablement la fin de tout contrôle possible en ce domaine.
Rapport de l’Agence américaine pour
le contrôle des armes et le désarmement (ACDA), le 14 mars 1979
* SALT III sera discuté avec l’URSS en consultation étroite avec l’Otan sur des problèmes tels que le SS-20 et les armes nucléaires de théâtre.
M. Thomas Graham, directeur de l’ACDA,
devant la Chambre des Représentants, Washington
* L’Armée Américaine se dotera d’un réseau mobile de détection radar capable de localiser la position des bases ennemies et de riposter avant même que le premier projectile ennemi ait atteint le sol. Il s’agit du système Firefinder.
AFP, 3 mars 1979
* Retour à la conscription aux États-Unis ? Le Chef d’état-major de l’Armée de terre, le général Bernard Rogers (qui doit succéder en juillet au général Haig à la tête de l’Otan) est d’avis qu’il conviendrait de lever annuellement 75 000 à 100 000 recrues, appelées à servir sous les drapeaux pour une période de 6 mois avant d’être affectées à la réserve pendant 6 ans. Certaines estimations portent même ce nombre des appelés à 400 000. Avec le système de l’armée de métier (qui subsisterait, naturellement) les réserves mobilisables sont tombées à 225 000 hommes.
International Herald Tribune, 15 mars 1979
* L’Iran s’est retiré du CENTO (Central Treaty Organisation ou Pacte de Bagdad) officiellement le 13 mars. Les autorités de Téhéran se dégagent également de tous les accords annexés à ce pacte à l’origine signé à Bagdad. Le Pentagone n’exclut pas que les Soviétiques aient pu se procurer les manuels de fonctionnement des appareils F-14 et de leurs missiles Phœnix stationnés en Iran. On estime à Washington que la Marine américaine devra tirer les conséquences d’une telle fuite et prendre les mesures pour y remédier. Ces manuels fourniraient en effet aux Soviétiques les informations ayant trait au fonctionnement de la boîte électronique du F-14, capable de lancer simultanément des missiles sur 6 cibles différentes à une distance de 160 km.
AFP, 3 mars 1979
* Les stratèges américains étudient les moyens de constituer une flotte spécialement affectée à l’océan Indien : la Ve Flotte.
AFP, 8 mars 1979
* Après l’expédition « punitive » contre le Vietnam, la Chine paraît peu satisfaite de son armée. Le bureau politique du Parti a publié un document sur les insuffisances constatées : inadaptation à une guerre moderne, manque de matériel adéquat et manque d’entraînement sur le terrain (les pertes chinoises auraient été plus élevées que prévues). Le Quotidien de l’Armée populaire de libération a du reste consacré un éditorial à ce sujet : les lacunes constatées doivent être comblées et cette guerre doit être un enseignement.
AFP et Figaro, 9 mars 1979
* Selon un sondage effectué récemment, 86 % des Japonais sont convaincus que les forces armées sont nécessaires et même qu’elles doivent être renforcées. Il y a encore 5 ans ce pourcentage était inférieur à 75 %. Les autorités nippones s’estiment satisfaites par ce soutien accordé à leur effort de défense.
Défense et Diplomatie, 15 mars 1979