La défense des intérêts français dans la Caraïbe
Les départements d’outre-mer, n’en déplaise à ceux qui font profession de ne rien apprendre ni rien oublier, ne sont ni les dernières survivances d’un passé révolu, ni d’aberrants morceaux du sol national dérivés dans les océans. L’évidence doit être acceptée : l’histoire, la volonté populaire en ont fait des départements d’outre-mer. Appellation qui se suffit et doit être épelée à la lettre. Ils sont parties d’un ensemble qui se définit comme une nation ; ils ont dans cet ensemble une situation tout originale et qui est devenue une des composantes sans lesquelles la France ne serait plus tout à fait, elle-même.
La récente conférence dite des « Autorités de la Caraïbe » qui s’est tenue à Fort-de-France les 19 et 20 octobre derniers et qui regroupait sous ma présidence les autorités préfectorales, diplomatiques et militaires françaises de la Caraïbe, l’a vérifié. Il s’agissait bien de la défense (et j’aimerais chaque fois ajouter de l’illustration) de nos intérêts, mais au sens le plus large du terme, puisque la Nation même est présente corps et âme dans cette partie du monde. Il s’agissait de faire en sorte que nos départements des Antilles assurent dans la Caraïbe toutes leurs responsabilités — eux qui sont la France — et cela dans le respect de leur originalité.
L’objectif, on le voit, allait bien au-delà d’une simple et souhaitable confrontation de tous nos responsables. Aussi bien le Gouvernement avait-il tenu pour la première fois à déléguer un de ses membres à la troisième en date de ces salutaires conférences. Le temps n’est plus des relations exclusives entre la métropole et ses départements d’outre-mer, comme il était normal dans ces années qui furent celles du « rattrapage ». Désormais nos départements, forts de l’évidente mutation économique et sociale qu’ils vivent, forts d’une histoire qui leur permet de comprendre et d’aider ceux qui les entourent, peuvent jouer leur rôle dans cette Caraïbe, c’est-à-dire être la France.
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