Les départements d’outre-mer, n’en déplaise à ceux qui font profession de ne rien apprendre ni rien oublier, ne sont ni les dernières survivances d’un passé révolu, ni d’aberrants morceaux du sol national dérivés dans les océans. L’évidence doit être acceptée : l’histoire, la volonté populaire en ont fait des départements d’outre-mer. Appellation qui se suffit et doit être épelée à la lettre. Ils sont parties d’un ensemble qui se définit comme une nation ; ils ont dans cet ensemble une situation tout originale et qui est devenue une des composantes sans lesquelles la France ne serait plus tout à fait, elle-même. Lire les premières lignes
« Je ne prétends pas penser au niveau de Malraux, ni vivre au niveau de Michelet, mais j’essaierai de diriger ce ministère avec toute mon expérience et ma conviction afin que la politique culturelle soit vraiment un élément fondamental de l’action gouvernementale ». C’est en ces termes que s’est exprimé Jacques Duhamel lorsque, en janvier 1971, il prit ses fonctions au Ministère des Affaires Culturelles, sûr de l’appui du Président de la République qui avait déjà manifesté publiquement son intérêt pour les problèmes culturels et du Premier Ministre, M. Chaban-Delmas qui, peu auparavant avait, dans un article remarqué, souligné l’importance de la politique culturelle dans l’élaboration d’une nouvelle société. Lire les premières lignes
L'expérience universitaire et les titres éminents de l'auteur, recteur, confèrent à son article une particulière autorité : rapporteur, depuis cinq ans, de la Commission des affaires sociales pour le budget de l'Éducation nationale, il est également président de la Commission de la Culture et de l'Éducation au Conseil de l'Europe. L'éducation permanente, telle que l'auteur la conçoit, vient heureusement combler le fossé qui sépare encore l'école de la vie et les travailleurs des étudiants. À ces derniers elle apporte une maturation, un sens des réalités et une motivation qui devraient les inciter à ne pas « s'installer » dans le système scolaire par crainte d'un avenir professionnel incertain. À tous les travailleurs, elle offre, sans risque de forclusion, des possibilités de promotion et leur apporte une garantie de justice sociale, d'espérance et de dignité. Elle constitue ainsi un système éducatif d'ensemble qui est un élément essentiel d'une vraie démocratie.
De tous temps l'État a exercé, en tant que puissance publique responsable, un contrôle des activités de production et de commerce des armements. Limité à l'origine au contrôle de la réglementation et au respect de la conformité des opérations, il s'est étendu par la suite au contrôle des prix des marchés et des entreprises travaillant pour l'armement. Il est maintenant en outre un des moyens sur lesquels s'appuient la politique de défense et la politique économique. Il garantit leur cohérence qui devient un impératif rigoureux à une époque où des secteurs de pointe, comme l'aérospatiale et l'électronique, sont étroitement liés à la défense. Une pièce maîtresse de cette nouvelle forme de contrôle est le Commissaire du Gouvernement. Lire les premières lignes
Les besoins de la défense en matière de télécommunications sont-ils correctement satisfaits ? Telle est la question concrète à laquelle répondent deux auteurs particulièrement avertis de ces problèmes : avant de lire l'article du contre-amiral Jaffrelot qui traite plus particulièrement du cas de la conduite d'une crise extérieure, il convenait de donner la parole à l'auteur, directeur des Affaires commerciales, financières et internationales à la Direction générale des Télécommunications, haut fonctionnaire de Défense au ministère des PTT et dont c'est le rôle précisément de donner satisfaction aux demandes exprimées par la défense au sein d'organes de coordination créés à cet effet.
La « conduite d'une crise » doit pouvoir disposer de transmissions sûres, rapides et efficaces, permettant aux instances suprêmes d'entrer en liaison directe et quasi instantanée, si nécessaire, avec un échelon opérationnel local placé à un point névralgique. L'auteur, qui était encore tout récemment chef de la division Transmissions de l'État-major des armées (EMA), décrit le modèle de réseau répondant à de tels impératifs et les procédés techniques modernes auxquels il fait appel. Il fait ensuite une revue rapide de l'état de nos liaisons de défense face aux diverses éventualités (intervention en Europe, intervention outre-mer, ainsi que dans le cadre de l'Alliance atlantique…). Il conclut à la nécessité de perfectionnement, notamment la réalisation d'un programme national de satellites de télécommunications.
Que de Français en sont restés, à propos de la Grande-Bretagne, aux stéréotypes hérités de l'époque victorienne : le splendide isolement, le grand large, la politique du no entanglements, etc. ! L'auteur, correspondant en chef à Paris du journal The Times, invite les Français – comme il l'avait déjà fait en décembre dernier en s'adressant aux auditeurs de la 25e session de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) – à abandonner ces images périmées. La Grande-Bretagne, en entrant dans la Communauté européenne, achève le virage qui l'a peu à peu conduite à abandonner le mercantilisme qui guida longtemps sa politique étrangère. Mais elle ne renonce pas à son pragmatisme foncier : avec toute son expérience politique, tout son savoir-faire économique et financier, elle est bien décidée, tout en respectant la règle du jeu, à promouvoir l'Europe, mais aussi à y jouer un rôle de premier plan.
À propos de l'ouvrage de Raoul Girardet, L'idée coloniale en France 1871-1962 (Éditions de la Table Ronde).
La préparation multilatérale de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) a commencé à Helsinki le 22 novembre dernier au niveau des Ambassadeurs. 34 États étaient représentés : tous les États européens à l’exception de l’Albanie qui n’avait pas accepté l’invitation du gouvernement finlandais, plus les États-Unis et le Canada. Parmi les États européens représentés, il faut mentionner le Vatican, Malte, Chypre et la République de San Marin. Pour la première fois, les deux États allemands figuraient côte à côte dans une conférence internationale, sans que leur participation ait donné lieu au moindre problème politique. Lire les premières lignes
« Depuis qu’une certaine nuit, des rayons, gros comme des barres de fer, avaient jailli des tours sur les rochers, l’astre condamné semblait pencher vers la terre une face bleue ».
(Nathalie Henneberg : Le Mur de Lumière). Lire les premières lignes
Chroniques
L’ONU a réagi devant la reprise des bombardements au Vietnam. Le 19 décembre 1972, son Secrétaire général, M. Waldheim, a convoqué le chef de la délégation américaine, M. George Bush, pour lui exprimer ses « préoccupations » à propos de l’interruption des pourparlers de Paris et de la reprise des bombardements sur Hanoï et Haïphong. Le Secrétaire général a donné instruction à son porte-parole de faire savoir qu’il avait « convoqué » l’ambassadeur et quel avait été le sujet de leur entretien, ce qui n’est évidemment pas de nature à accroître à la Maison-Blanche la popularité de M. Waldheim, déjà bien atteinte par les déclarations qu’il a faites l’été dernier sur les raids de l’aviation américaine contre les digues du Vietnam du Nord. Cette intervention de M. Waldheim suivait de quelques heures la clôture de la 27e session de l’Assemblée générale, qui s’est terminée par le vote de plusieurs résolutions réglant les finances de l’Organisation mondiale. Parmi celles-ci, la plus importante concernait le « budget régulier » de l’ONU, d’un montant de 225,9 millions de dollars. Lire la suite
Dans le discours qu’il a prononcé à l’occasion du centenaire de la fondation de l’École libre des Sciences politiques, aujourd’hui Institut d’études politiques de Paris, le président de la République a défini les principes inspirant la politique générale de la France. Il en découle par voie de conséquence la confirmation de certains aspects de la politique de défense. Lire la suite
Le Conseil atlantique réuni à Bruxelles les 7 et 9 décembre a examiné les problèmes posés par la conciliation de la détente en Europe avec les impératifs de la défense commune. La session a été pour l’Alliance l’occasion de faire preuve d’une certaine fermeté et pour les États-Unis de réaffirmer leur engagement sur le théâtre européen. Lire la suite
Airbus Industrie, société formée en coopération pour mener à bien la production de l’Airbus A300B a tout lieu de se féliciter du développement régulier de son moyen-courrier à grande capacité. Lire la suite
La sortie d’automne de l’Escadre de la Méditerranée s’est déroulée du 19 octobre au 3 novembre 1972 en Méditerranée occidentale et centrale. Lire la suite
Brazzaville est la seule capitale du continent africain où flotte le drapeau rouge. Ébauchée voici presque dix ans, confirmée il y a quatre ans, la révolution socialiste s’approfondit et se diversifie : l’enchevêtrement des péripéties, souvent incompréhensibles pour un observateur peu averti, ne doit pas dissimuler cette constatation, significative non seulement pour le Congo mais aussi pour l’ensemble de l’Afrique centrale, voire pour toute l’Afrique au sud du Sahara. Il existait déjà au Vietnam une république populaire profondément imprégnée de traditions françaises ; il s’en trouve maintenant une deuxième où notre présence est restée infiniment plus nette qu’à Hanoï et où de bons rapports mutuellement satisfaisants ont été sauvegardés pour ainsi dire constamment. Lire la suite
Bibliographie
Faut-il parler de suicide ou plutôt se demander si la démocratie n’a jamais existé ? Non seulement elle n’a pas atteint ses objectifs, ni incarné les valeurs qu’elle avait inscrites à ses frontons, mais elle s’en éloigne même de plus en plus. L’égalité n’est restée qu’un rêve constamment trahi. Aux États-Unis même, dont la prospérité a valeur de référence subsistent de larges zones de pauvreté et d’inquiétude. Le citoyen voit ses droits fondamentaux bafoués. La consultation électorale ne le met pas en mesure de formuler clairement ses choix et ne lui permet pas d’imposer aux élus un mandat impératif en faveur d’un programme constructif. Elle est essentiellement un acte négatif par lequel les citoyens choisissent ce qui leur apparaît comme le moindre mal et font barrage à ce qu’ils ne veulent pas. Ainsi se crée un divorce entre population et institutions qui apparaît dans l’indifférence et le mécontentement des groupes sociaux. Lire la suite
Si, à l’origine, l’agression, instinct fondamental de tout être vivant, a permis à l’homme de survivre, la violence a pris dans le monde actuel des proportions désastreuses. Elle éclate partout. Les journaux, la radio, la télévision, s’en font quotidiennement l’écho. Aux crimes classiques s’ajoutent de nouvelles formes agressives : les détournements d’avions, les enlèvements d’otages, des meurtres horribles dont les uns sont gratuits et les autres très significatifs. Par ailleurs, ceux qui disposent du pouvoir ne prennent pas toujours soin de ne pas céder à la violence, et certains, individus ou groupes, leur répondent par des actes également violents. Les sociologues s’interrogent : comment en est-on arrivé à cette sorte d’escalade de la barbarie ? Lire la suite
Un spécialiste de ce qu’on peut appeler paradoxalement les sciences inexactes a récemment affirmé dans un ouvrage de grande vulgarisation que nous étions tous « paranormaux ». D’aucuns, ignorant le sens du mot et lui trouvant une résonance vaguement péjorative, ont pu s’en offenser. Ils seront sans doute rassérénés quand ils sauront qu’entre la physique moderne et la parapsychologie la frontière est des plus ténues. Au mépris des vieux tabous, courant le risque d’être moqué pour son « pseudo-scientifisme », Arthur Koestler opère un rapprochement « négatif » entre la mécanique quantique et les perceptions extrasensorielles. Lire la suite
Le critique est quelque peu découragé quand il lui faut rendre compte en si peu de lignes d’un livre aussi volumineux, aussi attachant, aussi dense et aussi important que celui-ci. Lire la suite
Avec 550 millions d’habitants, l’Inde rassemble le sixième de la population du globe mais n’encaisse que 3 % du revenu mondial. Après vingt-cinq ans d’indépendance, elle cherche, non sans difficultés, à s’insérer dans le monde moderne issu de la révolution industrielle et technologique. Lire la suite
La suite et l’épilogue de l’histoire des de Lattre nous sont donnés par la Maréchale dans le second tome de Jean de Lattre, mon mari. Il s’agit bien, non seulement du Maréchal, mais de la vie de cette famille – le père, la mère et l’enfant – telle qu’elle s’inscrit sur une toile de fond où sont projetées les péripéties, en paix et en guerre, de la carrière glorieuse de Jean de Lattre. Lire la suite
Lorsque Henri Noguéres, ancien résistant socialiste, entreprit cette monumentale histoire de la Résistance en France, il décida de s’adjoindre deux collaborateurs qui soient eux aussi d’anciens résistants, mais issus d’horizons politiques opposés. C’est ainsi que les deux premiers tomes furent signés, aux côtés d’Henri Noguéres, par Marcel Degliame-Fouché, ancien syndicaliste CGT (Confédération générale du travail), devenu un des responsables du mouvement Combat, et par Jean-Louis Vigier, homme de droite et membre des réseaux CDM (camouflage du matériel) et Maurice. Cette collaboration, soucieuse d’objectivité, se traduisit, à la fin des deux premiers tomes, par le point de vue de Jean-Louis Vigier : « sur quelques points importants, je ne partage pas les conclusions de mes amis. Je veux simplement en donner les raisons avec une grande modération, dans le souci exclusif de servir la vérité historique ». C’est l’interprétation de l’attitude du Parti communiste (PCF) au début de l’Occupation qui était, on s’en doute, la source de la contestation de Jean-Louis Vigier. Or la signature de celui-ci ne figure plus sur le tome III. Il était opportun de le signaler. Lire la suite
« La nature avait décidé que les habitants de la Grande-Bretagne seraient des insulaires, nous dit l’auteur de ce livre… Ainsi donc les rapports entre l’Angleterre et la mer furent à l’époque primitive passifs et réceptifs ; puis à l’époque moderne, ils furent actifs et entreprenants. À ces deux époques, ils fournissent la clef de son histoire ». Encore fallait-il pour reconstituer le dessin de cette clef, la pénétrante intelligence de George Macaulay Trevelyan et la patience de l’artisan pour en façonner l’ébauche. Mais l’on trouvera moins ici un tableau de l’épopée britannique hors des horizons de ses îles qu’un récit de leur aventure intérieure. Ainsi saurons-nous la genèse de traditions qui, à bien des égards, nous paraissent encore étranges et le fondement d’institutions qui servent encore de modèles. Nous connaîtrons ceux qui, du mythologique Alfred au très réel Winston Churchill, monarques ou hommes d’État, ont maintenu sous voile dans la rigueur qu’exigeait la rareté des bonaces, le vaisseau qui s’amarre aujourd’hui à notre continent. Lire la suite
Sociologue et orientaliste, Maxime Rodinson, aujourd’hui directeur d’études à l’École pratique des Hautes études (EPHE), enseigne les langues sémitiques anciennes ainsi que l’ethnologie du Proche-Orient. On lui doit une œuvre considérable dont la qualité scientifique n’est pas incompatible avec ses options de militant progressiste et anticolonialiste. Lire la suite
L’histoire des Juifs de France au temps de l’affaire Dreyfus était-elle une répétition générale de ce que fut leur destin moins d’un demi-siècle plus tard ? Pierre Vidal-Naquet, préfaçant ce livre, semble reprocher cette conclusion à la thèse qu’il contient. Si l’auteur analyse le sionisme de Bernard Lazare et de Théodore Herzl, il ne le fait que pour souligner par les réticences, voire l’opposition, que cette théorie a soulevées auprès de la majorité des Israélites Français, la force de leur assimilation. Lire la suite
La crise économique des années 1930 a été l’une des expériences traumatisantes de ce siècle, l’un des phénomènes historiques qui a le plus contribué à façonner le monde contemporain. Par ses dimensions et ses conséquences elle a été considérée comme une catastrophe dont les causes échappaient à l’entendement. On sait aujourd’hui à quoi s’en tenir. Jusqu’en 1929, les théories économiques datant de la reine Victoria étaient tenues pour immuables. Budget en équilibre, offre égale à la demande et libre-échange étaient les trois articles d’un credo qui avait fini par avoir force de dogme. On était persuadé alors que toute immixtion de l’État dans les affaires ne pouvait être que néfaste, que la seule morale économique valable était l’intérêt bien compris des hommes d’argent, que la crise elle-même était la conséquence inévitable de lois économiques, lesquelles, non moins inévitablement, devaient sécréter l’antidote de cette crise. Ces concepts paralysaient la volonté des hommes d’État. Lire la suite
Sous le format sympathique et rassurant du livre de poche, cette brève étude critique des problèmes de la démographie, qui part des théories de Malthus pour aboutir au cri d’alarme du Club de Rome, est très intéressante à bien des égards. Lire la suite
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