Défense à travers la presse
Ainsi, le lundi 18 juin 1979, les présidents Carter et Brejnev ont signé un document de 73 pages : SALT II, mettant fin de la sorte à près de sept années de négociations. Dès avant cette signature, si longtemps retardée, nos confrères avaient exposé à leurs lecteurs le contenu de cet accord entre les deux superpuissances. Cette fois, tous s’interrogent sur les zones d’ombre, résultat des négociations mais aussi de la complexité d’un monde où il est plus aisé de déceler les tensions que de les atténuer. Auprès de ces incertitudes, de ces tiraillements, il est presque reposant de lire les propos transparents, suite de pétitions de principe, de La Pravda du 14 juin :
« Le fait que les relations entre nos deux pays (URSS et États-Unis), principaux artisans de la coalition anti-hitlérienne, furent bâties sur l’égalité et la confiance mutuelle a eu une importance décisive pour le succès de la coopération soviéto-américaine : ce n’est pas de notre faute si les possibilités de la coopération n’ont pas été exploitées dans l’après-guerre. Aujourd’hui les relations internationales traversent une période cruciale, contradictoire, de leur développement. Les réalités politiques exigent que l’on lire les conclusions, avant qu’il ne soit trop tard, des processus objectifs qui se déroulent dans le monde. Face au risque de guerre nucléaire, il n’y a qu’une seule voie raisonnable : celle de la solution pacifique des problèmes, celle des négociations, celle de la coexistence pacifique. SALT II n’est pas un aboutissement mais une démarche très importante dans la voie où nous aurons à progresser pour assurer une paix durable ainsi que la sécurité des peuples ».
Texte très formel, on le voit, et dont le souci est sans doute beaucoup plus de masquer les intentions réelles que de convaincre vraiment. En tout cas les sénateurs du Congrès américain ne le prendront pas à la lettre, on peut en être sur et les difficultés qu’ils feront pour ratifier le traité de Vienne constituent bien l’une de ces ombres qui préoccupent les observateurs. L’International Herald Tribune du 19 juin attire précisément l’attention sur cet obstacle.
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