Faits et dires
* Avec SALT II (Négociations sur la limitation des armements stratégiques) nous poursuivons notre recherche, vieille de 33 ans. Sur la façon de prévenir une guerre nucléaire… mais aucun traité ne peut nous ramener à l’époque où nous apprenions à nous doter de l’arme atomique, tout comme aucun sommet ne pourra mettre un terme à la rude concurrence existant entre nous.
Président Carter,
Washington, le 14 juin 1979
* SALT ne mettra pas un terme à la compétition entre les États-Unis et l’Union soviétique. Cette compétition découle du fait qu’il existe deux visions foncièrement divergentes de la société et de la destinée humaine. Les États-Unis ne redoutent pas ce type de rivalité mais ils souhaitent qu’elle soit pacifique.
Président Carter,
devant le Congrès, le 18 juin 1979
* Le traité SALT II doit être jugé sur sa valeur intrinsèque. Ce serait faire preuve de la plus grande irresponsabilité que de ne pas vouloir envisager les conséquences que risque d’entraîner un refus de ratifier ce traité. Ces conséquences seraient : accroissement considérable des dépenses consacrées aux armements stratégiques ; aggravation des incertitudes quant à l’équilibre stratégique ; accentuation très nette des risques de prolifération nucléaire dans d’autres nations du monde.
Président Carter, ibid
* Nous pensons que ce traité (SALT II) est tout d’abord d’un intérêt réciproque. Ensuite il augmente notre sécurité nationale, apporte une plus grande stabilité, une meilleure possibilité de prévoir ce qui a trait aux rapports nucléaires… Ce traité est bénéfique pour la paix.
M. Brzezinski,
à TF1, le 14 juin 1979
* La détente est une voie à double sens et il est essentiel de régulariser la compétition en matière d’armements pour établir un monde plus stable.
M. Cyrus Vance,
Washington, 13 juin 1979
* Dans leur majorité, les Américains estiment que les États-Unis ont perdu la première place dans la course aux armements au profit de l’URSS : 43 % d’entre eux jugent que SALT II rendra les deux pays égaux et 27 % estiment que les États-Unis seront plus faibles… 64 % des Américains sont indécis sur le point de savoir s’il convient ou non de ratifier le traité.
Sondage du New York Times,
14 juin 1979
* SALT II n’est pas un aboutissement mais une étape très importante sur une route où nous devons aller encore plus loin.
La Pravda,
le 14 juin 1979
* Les experts soviétiques déclarent que si le Sénat américain ne ratifie pas le traité, l’URSS ne pourrait plus sérieusement discuter avec l’administration Carter sur d’autres sujets et se tournerait alors vers l’Europe pour améliorer la politique de détente.
International Herald Tribune,
le 11 juin 1979
* La France approuve la signature des SALT II. Nous espérons que cet accord aura un prolongement dans l’avenir.
Président Giscard d’Estaing
à la télévision soviétique,
Novossibirsk, 30 juin 1979
* SALT II marque une étape importante sur la voie de la détente internationale… Le gouvernement (français) constate que l’accord soviéto-américain s’abstient de porter atteinte aux intérêts vitaux de sécurité des États tiers et qu’en particulier l’indépendance de la force nucléaire de dissuasion de la France ne s’en trouve en aucune façon affectée. En conséquence, le gouvernement considère que l’accord de Vienne répond aux conditions qui lui permettent d’exprimer son approbation.
Communiqué du Conseil des ministres, 26 juin 1979
* La France participera-t-elle aux SALT III ? Non, il faut participer à une négociation quand on a quelque chose à apporter. Le développement de la force de dissuasion française dans les prochaines années ne peut être négocié ou remis en cause. La participation à une négociation n’aurait donc pas de sens. En revanche, nous devrons étudier très attentivement les conséquences sur la sécurité de l’Europe du déroulement de ces négociations.
Président Giscard d’Estaing,
entretien télévisé du 19 juin 1979
* Pour le président Hua Guofeng, la sauvegarde de la paix est l’espoir commun des peuples mais les SALT ne sauraient mettre un terme à la course aux armements, moins encore apporter une solution fondamentale au problème du maintien de la paix.
Le Monde, 10 juin 1979
* La Chine consacrera cette année plus de 12,5 milliards de dollars à sa défense, soit une augmentation de 2 milliards par rapport à l’an dernier.
Reuter, le 29 juin 1979
* La solidarité de l’Afrique et de l’Europe dans les domaines économique et technique est un élément de la sécurité et de la paix dans cette partie du monde. Cette solidarité est mise en péril par l’Union soviétique qui agit en Afrique en vue d’étrangler l’économie européenne et nullement dans l’intention de transformer le continent africain.
Rapport présenté à l’OED (Organisation ENDAM
pour le développement), le 20 juin 1979
* L’Union soviétique ne peut être tenue pour responsable des révolutions de gauche qui se produisent dans le monde.
M. Léonid Brejnev,
Vienne, 16 juin 1979
* L’Administration Carter a mis au point un nouveau système de défense nucléaire pour l’Europe occidentale : il s’agirait de déployer vers 1983 un millier de missiles Pershing II à longue portée dans plusieurs pays européens et de réduire le dispositif nucléaire actuellement en place.
Washington Post,
rapporté par La Croix du 14 juin 1979
* La Maison-Blanche a confirmé la décision du président Carter de mettre en œuvre le programme de missiles mobiles MX (expérimentaux). Seuls quelques points de détail sur les modalités de mise en batterie de ce missile restent en suspens.
Reuter, 8 juin 1979
* Une innovation jugée révolutionnaire à Washington : la mise en place d’une constellation de 24 satellites, appelés « étoiles » devrait permettre aux missiles américains d’atteindre leur cible avec une précision de 10 mètres. La conjugaison de ces satellites renseignerait également avec la même précision tout fantassin, tout pilote de chasse ou tout conducteur de char sur sa position exacte.
D’après l’International Herald Tribune du 29 mai 1979