Aéronautique - Le Thunderbolt II A-10
Au début de l’année 1979, les premiers avions A-10 ont traversé l’Atlantique à destination de la base britannique de Bentwaters, où est stationnée la 81e Escadre de chasseurs tactiques de l’US Air Force en Europe. Cet événement revêt une importance particulière car il marque la volonté de l’Otan de renforcer son potentiel aérien spécialisé dans l’appui-feu, notamment par l’implantation sur cette base de trois escadrons équipés de ce type d’appareil conçu tout spécialement pour opérer dans un environnement très hostile en mission d’attaque au sol et dont l’USAF a prévu d’acquérir plus de 700 exemplaires.
Cet avion est en effet le fruit des réflexions inspirées aux Américains par leur expérience vietnamienne et il apporte une réponse originale à un problème particulièrement ardu : l’efficacité de l’appui aérien au-dessus d’un champ de bataille couvert par une défense sol-air très fournie. Il est intéressant de mieux connaître cet avion qui a une vocation de destructeur de chars, tout en essayant d’en évaluer les développements futurs,
L’avion
Le Fairchild A-10, choisi par l’USAF en 1973, est le vainqueur du concours lancé en 1970 afin de satisfaire le besoin d’un avion d’appui rapproché, apparu de façon pressante au cours des opérations en Asie du Sud-Est. Au Vietnam, les avions rapides se sont révélés en effet mal adaptés pour les missions d’attaque au sol au plus près des troupes amies, qui nécessitent une très grande précision dans l’intervention, celle-ci étant avant tout tributaire de la capacité d’identification des objectifs. L’aptitude au vol lent à très basse altitude, une très grande puissance de feu, une manœuvrabilité très élevée, une excellente visibilité pour le pilote sont nécessaires pour accomplir ce type de mission, mais ces qualités sont incompatibles avec les hautes performances requises pour les chasseurs modernes dont l’appui-feu n’est qu’une mission secondaire. Cette constatation n’était en fait pas nouvelle en 1970, les conflits antérieurs, notamment en Algérie, ayant déjà révélé les exigences particulières de l’appui rapproché. La France a d’ailleurs à l’époque, mais tardivement, développé le Potez 75, spécialement adapté à cette mission. L’A-10 a été conçu comme un moyen d’emporter un armement considérable, puis de le délivrer avec précision malgré la densité des défenses sol-air avec de bonnes chances de survie.
Il reste 78 % de l'article à lire
Plan de l'article