Institutions internationales - Relance de l'effort de paix au Moyen-Orient - La Communauté européenne à l'épreuve
La lutte armée qui, fin mars, opposait au Tchad les forces de M. Hissène Habré à celles de M. Goukouni Oueddeï a mis une nouvelle fois en lumière l’une des données majeures de bon nombre de problèmes africains : il n’a pas suffi que les limites administratives de l’époque de la colonisation deviennent des frontières d’États pour que les unités juridiques ainsi créées correspondent à des réalités humaines. Les « sudistes », chrétiens ou animistes, et les nomades musulmans du Nord n’ont pas le sentiment d’appartenir à une même nation même si, en tant que Nation-État, le Tchad est membre des Nations unies.
La coexistence de ces deux groupes ethniques n’est au surplus pas favorisée par la pauvreté générale du pays, et l’influence libyenne aggrave les antagonismes. 20 ans après l’accession à l’indépendance de presque toute l’Afrique, celle-ci n’a pas trouvé son équilibre, l’OUA (Organisation de l’unité africaine) reste sans autorité, tous les conflits sont sinon provoqués du moins amplifiés par des influences extérieures, et ils apparaissent comme autant de foyers de déstabilisation d’un continent qui, par sa situation et les richesses minières de certaines de ses parties, suscite d’âpres convoitises. Quelques semaines avant l’ouverture de ce nouveau conflit, la Tunisie avait été l’objet d’une opération qui visait son régime même, en Rhodésie la victoire de M. Mugabe posait autant de problèmes qu’elle en résolvait, au Mali le Gouvernement était en difficulté avec les étudiants, cependant que la guerre du Sahara occidental se poursuivait. Une nouvelle fois, toutes les observations suscitaient l’inquiétude, d’autant qu’aucun pouvoir issu de la révolution ne parvenait à s’affirmer en Iran, que l’Union soviétique (URSS) poursuivait ses opérations en Afghanistan, et que l’assassinat de Mgr Romero à San Salvador illustrait la gravité de la situation en Amérique Centrale.
Relance de l’effort de paix au Moyen-Orient
Rien de ce qu’a dit M. Giscard d’Estaing à Koweït sur l’autodétermination des Palestiniens et à Amman sur la participation de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) à une négociation de paix n’était vraiment nouveau, et de tels points de vue avaient été déjà exprimés par des dirigeants français et ouest-européen. Mais le président de la République a donné à ses prises de position un éclat nouveau en les présentant dans des circonstances particulières. En effet il a mis au pied du mur, en même temps, les Israéliens et les Palestiniens, en insistant sur la complémentarité de deux exigences : pas de paix pour Israël sans patrie palestinienne, pas de patrie palestinienne sans la paix avec Israël. Aucun fait nouveau ne semble devoir intervenir avant le 26 mai, terme fixé par l’accord de Camp David pour organiser l’autonomie de la Cisjordanie. M. Giscard d’Estaing semble s’être placé dans l’hypothèse selon laquelle le processus engagé à Camp David ne permettrait pas de résoudre le problème palestinien.
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