Faits et dires
* La France a un rôle à jouer dans le monde et ne devrait pas se contenter du seul cadre de l’Europe, sauf à renoncer à remplir dans la communauté internationale les responsabilités que nous revendiquons pour notre patrie… Nous ne saurions enfermer la France dans une nouvelle ligne Maginot, même nucléaire… Les forces armées sont là, bien sûr, pour défendre l’intégrité du territoire national, la liberté des Français, mais elles sont là aussi pour soutenir la politique étrangère de notre pays.
M. Yvon Bourges au Prytanée de La Flèche,
le 7 mars 1980
* Rien n’a été et ne sera jamais négligé en ce qui concerne la sécurité des essais nucléaires… Le centre d’expérimentation du Pacifique est devenu un laboratoire permanent d’un très haut degré scientifique et technique.
M. Yvon Bourges, Papeete, le 23 mars 1980
* Les États-Unis respecteront l’accord SALT II (Traité de limitation des armes stratégiques) de limitation des armements stratégiques aussi longtemps que l’Union soviétique (URSS) le respectera de son côté, même si cet accord n’est pas ratifié pour l’instant.
Président Carter, Washington, le 15 mars 1980
* L’Union soviétique ne se sent pas liée par les accords SALT II tant que le congrès américain ne les a pas ratifiés.
Agence Tass (Agence télégraphique
d’information de Russie), le 8 mars 1980
* Le congrès américain, dans un rapport remis au secrétaire à la Défense, Harold Brown, demande que soit reconsidéré le programme des missiles mobiles MX dont l’efficacité reste douteuse et le coût prohibitif.
AFP (Agence française de presse),
Washington, le 7 mars 1980
* Nous n’acceptons pas l’idée selon laquelle la détente et la sécurité sont divisibles, tout particulièrement dans le contexte d’un défi qui affecte davantage les intérêts européens et japonais que les nôtres.
Le conseiller Brzezinski, au National Press Club
de Washington, le 13 mars 1980
* Le 14 mars à Bruxelles, le groupe spécial consultatif de l’Otan, chargé d’étudier d’éventuelles négociations sur les armes eurostratégiques dans le cadre des SALT III a réitéré l’offre de l’Alliance Atlantique du 12 décembre dernier d’ouvrir des négociations avec Moscou.
* La condition sine qua non de la coopération nécessaire avec l’URSS est le maintien de l’équilibre militaire Est-Ouest. Je suis persuadé que des négociations devraient avoir lieu un jour ou l’autre pour le désarmement dans le domaine des fusées nucléaires eurostratégiques.
Chancelier Helmut Schmidt,
conférence de presse à Bonn, le 12 mars 1980
* La Suède est disposée à servir d’hôte à la tenue d’une conférence européenne sur le désarmement.
M. Ola Ullsten, ministre suédois
des Affaires étrangères, le 12 mars 1980
* L’Otan a fait de l’Europe la région la plus stable de la planète, mais l’Europe ne peut se contenter d’une politique qui n’est globale que dans son espoir de détente face à un adversaire dont ta stratégie globale est conçue dans une perspective d’affrontement.
M. François de Rose, à Londres, devant l’Association
pour l’étude des problèmes de l’Europe (AEPE), le 14 mars 1980
* 54 % des Américains estiment que les forces armées de leur pays devraient intervenir si les Soviétiques envahissaient l’Europe occidentale.
Sondage Gallup du 19 mars 1980
* Selon Samuel Cohen, le père de la bombe à neutrons, les Soviétiques mènent actuellement des études sur cette arme et ils seront les premiers à l’utiliser.
Interview au Quotidien de Paris, le 10 mars 1980
* Les États-Unis devraient fabriquer des armes chimiques afin de dissuader les Soviétiques d’en utiliser. L’Ouest n’y aura jamais recours en premier mais l’Union soviétique et les forces du Pacte de Varsovie s’entraînent déjà avec assiduité à cette forme de guerre.
Général Bernard Rogers, commandant en chef de l’Otan,
en Europe, interview à la BBC, le 16 mars 1980
* Une intervention militaire soviétique en Yougoslavie provoquerait sans aucun doute une crise à l’Ouest et même une nouvelle guerre.
M. Joseph Luns, secrétaire général de l’Otan,
à La Haye, le 15 mars 1980
* À la conférence de l’organisation de solidarité avec les peuples d’Afrique et d’Asie qui s’est tenue fin mars à Malte, l’URSS a proposé de retirer ses armes nucléaires de Méditerranée si les États-Unis en font autant.
AFP, le 30 mars 1980
* Lorsque nous parlons de capacité européenne séparée, c’est toute l’Alliance qui m’importe, des deux côtés de l’Atlantique. Il est absolument crucial que le Canada et les États-Unis continuent à faire partie de l’Otan, que nous restions tous ensemble et que nous ne laissions rien se produire qui puisse interférer avec cela. Je peux sans difficulté concilier ce concept avec l’idée d’une puissance nucléaire européenne. Seulement je ne la crois pas vraisemblable dans l’immédiat.
M. Francis Pym, ministre de la Défense britannique,
dans une interview au quotidien Le Matin, le 1er avril 1980
* L’explosion nucléaire au large de l’Afrique du Sud en septembre dernier (suite) : selon des chercheurs de Los Alamos il s’agirait de l’essai d’une bombe à neutrons. La faible puissance de cette explosion (évaluée entre 2 et 4 kilotonnes) et le fait qu’aucune retombée radio active n’a été enregistrée poussent les spécialistes à cette nouvelle hypothèse. ♦