Aéronautique - Technologie et qualité opérationnelle : le MiG-25 Foxbat
Il est encore fréquent d’entendre dire que les matériels soviétiques souffrent, au plan de la qualité, d’une faiblesse marquée par rapport aux matériels occidentaux. Cette assertion n’est certes pas dénuée de tout fondement, mais considérer que la supériorité technologique de ces derniers est telle qu’elle serait en mesure de compenser le rapport numérique actuel défavorable des forces revient à sous-estimer la valeur d’un adversaire éventuel. Cette attitude a de tout temps été dangereuse et a valu de sérieuses déconvenues aux présomptueux trop sûrs d’eux-mêmes, comme l’actualité le montre encore souvent de nos jours. Vis-à-vis du MiG-25, cette attitude serait non seulement dangereuse, mais déplacée.
Ainsi, lorsqu’un avion inconnu viole un espace aérien national à très haute altitude et grande vitesse, c’est au Foxbat que l’on pense tout d’abord, bien que la confirmation du type d’aéronef ne soit pas facile à acquérir par les moyens classiques de la police du ciel. Les missions d’interception qui sont alors déclenchées restent en effet la plupart du temps impuissantes face à l’intrus qui demeure inaccessible à l’approche visuelle. C’est donc en général le recoupement des données, altitude, vitesse, trajectoire, qui permet d’affiner l’identification avec une probabilité élevée. Il ne faut toutefois pas conclure à l’invulnérabilité d’un tel hostile, comme ont tendance à le faire parfois hâtivement certains articles de presse, la mission de destruction à l’aide d’un engin à forte dénivelée étant beaucoup moins contraignante que la mission d’interception en police du ciel. Néanmoins, la difficulté « d’aller voir », même avec des chasseurs récents, souligne bien le fait que le MiG-25 Foxbat, malgré son âge, demeure un adversaire redoutable.
Origine du programme
Le MiG-25 est l’exemple type d’un avion qui s’insère parfaitement dans le cycle sans fin de la course aux armements. En effet, le programme trouve ses origines aux États-Unis lorsqu’en 1954, l’US Air Force (USAF) établit les spécifications opérationnelles d’un bombardier capable d’atteindre des objectifs à 6 200 kilomètres de distance en effectuant une approche à très haute altitude à la vitesse de Mach 3.
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