Revue des revues
• Dans son n° 9 de l’année 1980, la Revue Internationale de Défense, publiée par Interavia, donne sous la signature de Marc Wade un bilan du programme chinois de missiles balistiques. Il montre d’abord comment le personnel scientifique et technique s’est recruté parmi les émigrés rompus aux techniques occidentales, en particulier un personnage clé, le docteur Tsien Hsue-shen.
L’industrie militaire chinoise a démarré avec une assistance soviétique « sans contrepartie ni limite ». Assez vite cependant les Soviétiques refusent de livrer des matériels évolués. Les Chinois doivent débuter avec un SS-2 qui n’est guère qu’un V2 allemand amélioré. Quand l’URSS soupçonne la Chine de vouloir mettre sur pied son propre programme, elle réduit les livraisons de matériels et les transferts d’information, ce qui amène à la rupture de 1959.
Tsien Hsue-shen préconise d’abord un moteur de 70 tonnes qui sera utilisé dans plusieurs versions de missiles. Un monopropulseur, le CSS-1, transporte sur 650 kilomètres une charge nucléaire de 20 à 30 kilotonnes. En 1969, ce missile est prêt pour la production en série. En avril 1970, après un premier échec, un satellite est mis sur orbite, mais cette opération relève de la propagande. Le CSS-2 à 2 propulsions constitue « un grand bond en avant », essayé en 1969 et produit pendant toute la décennie 1970. On n’a jamais bien su ce qu’était le CSS-3 qui a permis de lancer 3 mégatonnes à 6 500 kilomètres. Fin 1975, 3 rampes étaient prêtes mais n’ont jamais reçu leurs engins. Le CSS-4, biétage à 4 moteurs plus 1, a une portée de 10 000 kilomètres et permet le lancement de satellites de reconnaissance d’un poids unitaire supérieur à 10 000 kg. C’est le missile le plus grand du monde, à part le SS-18 soviétique, mais sa charge utile est inférieure de moitié à celle du Titan II américain, en raison de la faiblesse de ses moteurs.
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