Défense à travers la presse
Sous la présidence de Ronald Reagan les États-Unis vont-ils se parer à nouveau des attributs de la puissance ? C’est probablement ce qu’attendent leurs alliés et cette question s’est substituée, sous la plume des commentateurs, aux propos désabusés qui avaient cours l’an dernier au sujet de la médiocrité du candidat. Le président Carter a quitté la scène politique sans que la montée des périls lui eût inspiré la rigueur qu’exigeait la situation. On compte donc sur son successeur pour redresser la barre. La forte majorité qu’il a obtenue lors de l’élection lui en donne les moyens, estiment les observateurs. Nul ne doute qu’il en ait la ferme intention. Mais comment cette nouvelle politique va-t-elle se concrétiser ?
• Dans Le Figaro, Paul-Marie de La Gorce situe le débat à sa vraie place en analysant le rapport des forces entre les États-Unis et l’URSS. Après avoir souligné qu’il existe en faveur de l’Union soviétique un déséquilibre quant aux forces conventionnelles, que cet état de fait persistera car l’URSS a d’interminables frontières terrestres à protéger, l’auteur fait la balance des panoplies stratégiques pour finalement attirer l’attention de ses lecteurs sur la signification politique de l’effort envisagé par la nouvelle administration américaine :
« Le candidat Reagan n’a cessé de dire que les États-Unis devaient retrouver leur supériorité dans tous les domaines stratégiques : la supériorité et non l’égalité ou la parité. Comme pour annuler tout ce qui a été tacitement admis dans les SALT I (Traité de limitation des armes stratégiques) négociés par M. Kissinger ou les SALT II. En réalité, cette notion de supériorité a plus de portée politique et psychologique que militaire. En revanche elle prend tout son sens si l’on admet que l’objectif n’est pas une confrontation avec l’URSS (le non-affrontement direct des forces soviétiques et américaines restant la loi non écrite mais fondamentale des relations internationales), mais bien plutôt le rétablissement ou le maintien des positions américaines partout où elles sont contestées, partout où les lignes de partage entre zones d’influence ne sont pas fixées, partout où des révolutions risquent de les remettre en cause, c’est-à-dire en fait presque partout dans le monde. »
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