Bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’une question de défense en France, on ne peut oublier que des accords de coopération militaire et même de défense existent entre notre pays et certains États africains – accords de défense avec le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la République Centrafricaine, Djibouti et les Comores et accords de coopération militaire avec douze autres États africains – et par conséquent il convient de s’interroger sur les possibilités d’action libyennes au moment où Tripoli vient d’intervenir au Tchad et prépare la fusion avec ce pays.
Défense en France - Possibilités stratégiques libyennes
Il est facile d’être prophète après l’événement, encore qu’il ne fût point nécessaire de déployer un grand effort d’imagination pour prévoir que le Tchad finirait par tomber sous la coupe libyenne. À partir du moment où nous laissions face à face les deux protagonistes de la lutte armée qui y sévissait, l’un prolibyen, Goukouni Oueddeï, et l’autre brouillé avec Tripoli, Hissen Habré, il était fatal que le premier recherchât l’appui armé de son protecteur du Nord, lequel n’attendait que cet appel du Président du Gouvernement d’unité nationale transitoire, le GUNT, pour intervenir.
Que de critiques n’avons-nous pas entendues lorsque nos forces revinrent à N’Djamena en avril 1978 à la demande du président Malloum et en vertu de l’accord franco-tchadien de coopération militaire conclu le 6 mars 1976 ! Que de reproches nous accablent aujourd’hui pour nous être retirés en mai 1980, à la demande du GUNT et conformément aux accords de Lagos d’août 1979 ! Dans un cas comme dans l’autre nous n’avons fait cependant que nous conformer à la volonté des Africains, librement exprimée.
Ce qui est inacceptable, par contre, c’est que l’accord à un projet de fusion tchado-libyenne soit extorqué au Président du GUNT qui n’avait aucun mandat à cet effet et pour lequel le peuple tchadien n’avait pas été consulté. Le refus de ce coup de force par la conférence des chefs d’État africains réunis à Lomé est donc justifié.
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