Faits et dires
* J’exclus un retour de la France dans l’Otan… La France souhaite la stabilisation des relations Est-Ouest. Cela suppose en réalité trois conditions : d’abord un rapport d’équilibre dans la sécurité. Il faut d’autre part de la retenue. Et il faut enfin l’exercice des responsabilités face aux problèmes qui se posent. Ces problèmes, ce sont ceux de la prolifération nucléaire, des crises larvées dans telle ou telle partie du monde et de la répartition des ressources d’énergie et des matières premières. Voilà ces trois nécessités : l’équilibre dans la sécurité, la retenue, le sens des responsabilités.
Président Giscard d’Estaing,
à la télévision, le 27 janvier 1981
* Nous sommes favorables à la limitation des armements stratégiques. Nous sommes donc favorables à ce que l’accord SALT II (Traité de limitation des armes stratégiques) – au besoin amélioré sur tel ou tel point de détail, s’il devait l’être – soit finalement approuvé. Et nous sommes favorables à ce que les négociations stratégiques se poursuivent, pour qu’il y ait une limitation des développements technologiques effrayants des armements à venir.
Le Président de la République, ibidem
* Parmi les problèmes les plus préoccupants qui se posent à la communauté internationale, figure incontestablement celui du contrôle des armements qui s’accompagne des difficultés actuelles de la politique du désarmement et d’une menace d’une reprise de la course aux armements… Les deux principales puissances n’ont plus la capacité de contrôler, à elles seules, l’évolution des rapports internationaux… Il est nécessaire, pour les responsables politiques, d’être en mesure d’évaluer les implications des nouveaux systèmes d’armes en préparation, faute de quoi l’effort de maîtrise des armements et de désarmement est vain.
Président Giscard d’Estaing, le 16 janvier 1981,
message au colloque « science et désarmement »
* Nos réticences à déclencher un conflit ne doivent pas être interprétées comme un manque de volonté… Quand il sera nécessaire d’agir pour préserver notre sécurité nationale, nous agirons… Nous maintiendrons une force suffisante pour assurer notre supériorité en cas de besoin.
Président Ronald Reagan,
le 20 janvier 1981
* Les erreurs diplomatiques des États-Unis ont été accrues en raison du passage de la puissance militaire soviétique d’une armée continentale et essentiellement défensive en une armée de terre, une marine et une aviation globalement offensives et capables de soutenir une politique étrangère impériale… Les États-Unis doivent faire face au défi de l’URSS dans l’ensemble du monde… Si nous réussissons à nous concerter pour gérer cette période très dangereuse, nous pourrons, vers la fin de cette décennie ou ultérieurement, avoir une période extrêmement favorable.
Général Alexander Haig, le 9 janvier 1981,
devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères
* Nous devrions envisager sérieusement la possibilité d’élargir le cadre de nos réunions économiques au sommet pour y ajouter une conférence qui traiterait des problèmes stratégiques et nous permettrait d’étudier, au plus haut niveau, les conséquences de l’expansion de la puissance soviétique ainsi que les mesures qui, en matière de sécurité mutuelle, s’imposent pour y remédier.
Zbigniew Brzezinski, conseiller à la Sécurité nationale,
à Paris, le 10 janvier 1981
* L’Union soviétique négocie avec l’administration américaine quelle qu’elle soit, et veut espérer qu’elle fera preuve de continuité et se montrera un partenaire fiable.
Andrei Gromyko, ministre des Affaires étrangères
dans la revue Kommunist, janvier 1981
* Une guerre nucléaire entre les États-Unis et l’URSS pourrait entraîner la mort de 165 millions d’Américains et de 100 millions de Soviétiques. En cas d’attaques de cibles militaires et économiques, les pertes américaines seraient d’au moins 20 millions de morts. En Union soviétique, elles se chiffreraient au moins à 23 millions.
Harold Brown, secrétaire à la Défense,
dans son rapport au Congrès, janvier 1981
* L’intervention de la Libye dans les affaires du Tchad et le projet de fusion entre les deux pays sont une nouvelle manifestation de la conduite des plus scandaleuses de la Libye dans les affaires internationales. Il est temps que le monde occidental évalue avec plus de clarté les moyens de faire face à cette situation.
Général Alexander Haig, le 9 janvier 1981
* En cas de guerre entre les États-Unis et l’URSS, les Arabes prendraient le parti de cette dernière.
Colonel Kadhafi, devant des organisations socialistes arabes,
rapporté par le journal Al Safir de Beyrouth, le 21 janvier 1981
* L’Arabie saoudite aurait offert 800 millions de dollars au Pakistan pour financer la mise au point d’une bombe atomique pakistanaise. L’accord ne serait conclu que si le Pakistan garantit que sa technologie nucléaire militaire ne sera fournie par la suite ni à l’Irak ni à la Libye.
Le Sunday Times du 18 janvier 1981