Défense dans le monde - Zimbabwe : perspectives après les affrontements inter-ethniques de février 1981 - Le conflit péruvo-équatorien - Les essais de satellites antisatellites soviétiques
Après l’indépendance officielle du Zimbabwe (390 000 km², 7 000 000 d’habitants) survenue le 18 avril 1980, le nouveau Premier ministre Robert Mugabé, vainqueur des élections, a dû s’attaquer au problème essentiel : éviter la cassure ethnique entre Shonas (1) et Ndebele (2) et surtout réussir l’intégration dans une armée nationale des ex-guérilleros de la ZANLA (Zimbabwe African National Liberation Army, branche armée de la ZANU) et de la ZIPRA (Zimbabwe African National Liberation Army, branche armée de la ZAPU) qui, pour la plupart, avaient conservé leur armement et s’adonnaient volontiers au pillage, tout en s’opposant les uns aux autres. En fait, à l’indépendance, trois armées cohabitent au Zimbabwe : l’ancienne armée régulière, encadrée presque exclusivement par des officiers blancs, la ZANLA et la ZIPRA. La stabilité intérieure du pays impose, à l’évidence, l’intégration de ces trois forces dans une armée unique.
Le programme gouvernemental a d’abord prévu l’installation des quelques 32 000 anciens guérilleros dans des villes noires autour de Salisbury et de Bulawayo (sud-ouest du pays), en attendant soit de les organiser en bataillons intégrés, soit de les désarmer définitivement, l’objectif de M. Mugabé étant de former d’ici la fin de 1981, avec l’aide de 130 instructeurs britanniques, une armée nationale dont les effectifs seraient de 50 à 60 000 hommes.
Pour occuper l’ardeur des anciens combattants des armées de libération, le gouvernement a même tenté de diriger une partie importante de leurs effectifs vers des opérations civiles, notamment l’opération SEED, destinée à mettre en valeur l’agriculture du Zimbabwe.
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