Défense en France - Avant l'élection présidentielle
Jusqu’à présent, soit deux mois avant l’élection présidentielle [NDLR : 1981], il ne semble pas que les problèmes de défense interviennent beaucoup dans les sondages concernant les intentions de vote. Selon celui publié, le 7 février, par notre confrère La Croix, le thème de la « force de frappe » (sic) n’est considéré comme un critère important que par 5 % des catholiques, pratiquants ou non. En prenant pour base cet ensemble, qui représente 83 % de la population française, on peut en déduire que bien peu d’électeurs seront sensibles au thème de la défense.
Pourtant, on ne saurait oublier l’importance décisive de la fonction présidentielle au regard de la défense : Chef des armées, le président de la République nomme les ministres qui, réunis en conseil sous sa présidence, définissent la politique générale de défense. Il réunit et préside également le Conseil de défense qui assure la direction d’ensemble de la défense nationale et, le cas échéant, la conduite de la guerre (1). Il donne l’ordre d’engagement des forces nucléaires stratégiques (2). Il a, de ce fait, un pouvoir et des responsabilités capitales qui touchent directement à la vie même du pays, et c’est là une des raisons majeures qui ont conduit le général de Gaulle à proposer aux Français, par le référendum du 28 octobre 1962, que le président de la République soit élu au suffrage universel.
Nous connaissons bien, grâce notamment aux entretiens télévisés que le président Giscard d’Estaing a accordés et par son allocution du 1er juin 1976 à l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale, allocution publiée dans notre numéro de juillet 1976), sa conception de la défense. Nous savons également les progrès accomplis durant son septennat par nos forces nucléaires et conventionnelles, progrès que M. Robert Galley a retracés dans un article récent de notre revue (mars 1981), où il évoque également les perspectives d’évolution de nos forces. Il est donc inutile d’y insister. Interrogeons-nous plutôt sur les changements qui affecteraient notre défense au cas où l’opposition parviendrait au pouvoir à la faveur de la prochaine élection.
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